mardi 3 novembre 2020

Jour 3, mon nouveau coup de coeur

 Je n'aurais pas dû écrire mon dernier article avant le repas du soir. Mon Dieu. Enfin je suis sur un site avec plusieurs dieux donc MES DIEUX ! L'hébergement dans lequel je suis, Guest House MUI, notez bien ce nom si vous venez au Japon un jour, est tout neuf. 3 ans à peine. Lui était patron D'izakaya (un bar/resto bien japonais) et elle bossait dans le tourisme. Ils se sont installés il y a 4 ans, le temps de la rénovation, les voilà gérants d'une guest house. Il y a deux petites chèvres de compagnie dehors, mais je sais d'expérience qu'elles détestent la pluie, alors je ne vais pas les embêter. Je les verrais demain sûrement. Mais pour parler du repas, il faut mentionner l'ensemble. Alors voilà le début :

Je ne sais pas comment le dire, mais particulièrement depuis mon séjour au Japon, j'ai l'impression d'un lien instantané qui se créé quand je rencontre certaines personnes. Il n'y a pas trop de mots. Une espèce de connexion entre les âmes, et je sais que cette personne est bonne, intrinsèquement bonne. Il n'y a pas beaucoup d'exemples, Hiroshi et Yoko, Fu chan ou Satoshi, Kumagai chan probablement... Et donc le propriétaire de cet hébergement. Son japonais est calme et posé pour que je puisse le comprendre, son rire franc, ses gestes assurés, lents, contrôlés. 

On vient me chercher à 18h pour le diner. Je chausse les sandales spéciales "Geta" et on me donne un parapluie en papier pour traverser la petite cour, et je rentre dans un véritable établissement de restauration, avec le bar et la cuisine en arrivant, et la salle à manger dans la pièce suivante, surélevée, en tatamis, quelques coussins sur le sol autour des tables. Et le délice commence.

Un premier plateau, avec pas moins de 9 petits plats. Un petit alcool maison d'abricot pour se mettre en jambe, puis carotte rapée avec quelques graines pour le croquant, salade d'algue hijiki, avec quelques haricots en grain, et kaki en taboulé (rien que ce dernier, mes petits frères, mes cadets, ça envoyait), courge coupée en dés dans une sauce légèrement sucrée, salade de racine de lotus avec poivrons et tomates, beignets de poulpe sauce aigre douce avec oignons et aubergine, tofu avec confiture de kaki sauce soja, gingembre frais rapé, warabi (plante sauvage) avec champignons sauce ailée et quelques piments et quelques pousses de bambous pimentées. Ca s'arrête là ? Bien sûr que non !!! Il y avait le riz pour accompagner, je l'avais oublié (je ne l'ai pas oublié à table, j'en ai repris 3 fois, c'est un riz un peu spécial, pas loin du riz complet), mais ensuite il y avait les tempuras, la soupe miso aux champi et pour terminer le dessert, glace matcha (la meilleure que j'ai mangé jusque là, haut la main) avec des noix caramélisées. Et à chaque fois que l'on vous apporte quelque chose, on discute un peu. Mon japonais me permet maintenant de tenir une conversation sensée, je suppose, et on parle de sujets divers, de chèvres, de temples, de marche, de onsens, ... Derrière moi, une carte du monde de 3 m de large, avec les gens qui sont venus chez eux. La France n'est pas très beaucoup représentée, je compte sur vous ? 

Je ne me suis pas raté pour le petit déjeuner, voilà le chef d’œuvre. 


 

Et voilà les  biquettes (OOOUUUUUUhhhh les petits boucs !! Petit Petit !!! Et gentil !)




 

 Il fallait tout de même se mettre en route. Je ne sais pas si je pourrais trouver meilleurs que cet hébergement pour le prix, dans les 50 euros (plus sans la réduction de la campagne de voyage, mais quand même) La marche commence tranquillement sur une petite routinette de montagne, ça ne monte ni ne descend, parfait pour apprécier le soleil matinal et mettre les gambettes en route.


 




notez les petits cyprès qui poussent sur la poutre du pont ^^

Je croise pas mal de japonais aujourd'hui. Je me mets toujours un peu la pression pour les règles au Japon, mais le fait de côtoyer ses habitants me fait dire que j'en fait trop. En vrac, ça fume dans les sanctuaires, ca fait les sceaux sans faire une petite prière au Dieu du coin, ça prend les chemins que c'est marqué qu'il faut pas les prendre ... Tout fout le camp ma pauvre dame. Mon repas de midi est tout aussi bon que les repas de la veille et du matin, ça me donne du courage pour continuer la marche ! Un vrai jour aujourd'hui, des belles pentes, pas mal de kilomètres, mais j'approche du but !





je vous parlais des pierres sur la route entre les chemins !

quand la terre glisse, elle glisse sec !


jardin à l'épreuve des sangliers et des corbeaux


culture du thé

 

Et oui, je sais que je vous ai habitué à plus long, mais ce pèlerinage là est plus court ! Je vais continuer encore quelques jours après ça pour faire le truc bien, mais oui, 5 jours de marche seulement ! L'objectif donc, c'est Kumano Hongu Taisha, un des 3 principaux sanctuaires du pèlerinage. Comme beaucoup de sanctuaires, il est simple et beau. Celui ci est tout de même sacrément important car il apparait dans les mythes fondateurs du Japon, avec Izanami et Izanagi, un peu les adam et eve nippons, mais aussi dans le récit du premier empereur du Japon ! Pour cause de corona, la calligraphie ne se fera pas sur mon petit carnet mais sur une feuille volante... Tous ceux qui ont partagé une salle de classe avec moi savent que les feuilles volantes ça fait pas long feu avec moi ... Je vais essayer de m'améliorer. 










 

Il y a ensuite une petite visite au bureau des pèlerins, pour s'enregistrer comme il faut, afin de devenir dual pilgrim ! Si je fais Compostelle un jour, j'aurais droit à un pins ! Ma motivation vient de faire un bon remarquable !!! Puis je me suis rendu sur l'ancien site du sanctuaire, beaucoup plus proche de la rivière. Dans les temps anciens, le pèlerinage était ponctué de baignades rituelles pour se nettoyer le corps et l'esprit afin de renaitre dans ce monde plus pur qu'avant. Sauf que situé à 3 m au dessus du niveau de l'eau, une crue a tout emporté il n'y pas si longtemps que ça. Il y a maintenant un torii (portail spirituel et materiel qui marque l'entrée dans le domaine des Dieux/kamis), un torii donc de 33,9 mètres de haut et 42m de large, le plus grand du monde (faut il préciser que les toriis sont particuliers au Shinto, religion japonaise?^^)

Et enfin, direction mon hotel, dans un petit village onsen. La marche pour y accéder casse bien les petons en fin de journée, mais la délicieuse odeur d’œufs m'indique que je me rapproche des sources d'eau chaude. une petite chambre d'hôte, un bain intérieur et extérieur, un bon repas, le temps de vous écrire et au lit !




c'est de l'eau à plus de 40 degrés dans la petite rivière là, des gens y cuisent des oeufs (d'où l'odeur ?)

et là dedans tu peux te baigner au milieu du village !

bon ap!



1 commentaire:

  1. ^^ la biquette à un beau sourire !
    C'est vrai que la nature reprendrait vite ses droits si l'homme la laissait tranquille. On as eu un aperçu ici lors du premier confinement. En tout cas j'adore admirer la végétation s'agripper au peu d'espace que l'on lui laisse. Entre le bébé arbre sur le pont et la fleur mauve niché au creux du coude d'une racine je trouve ça admirable. Ca doit faire du bien de côtoyer autant de nature.

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