mercredi 25 novembre 2020

Mon 100 ème article ! Juste avant les vacances

 Et bien ! Je ne sais plus compter les jours. Honnêtement, je crois que je n'ai pas couvert les 5 derniers jours. Je vais quand même tenter de remonter dans ma mémoire, les photos aidant, mais je ne crois pas me souvenir de tout. Une chose est sûre, ne jamais croire google. Le temps est beaucoup trop changeant pour qu'il soit d'une aide quelconque. Il annonce la pluie, puis le soleil. Je me lève sous un ciel radieux, et vers midi, un gros coup de vent, et la pluie s'invite... Enfin, je ne peux certainement pas me plaindre de la météo !




15 euros la bouteille ?!


 

Je me suis autorisé une petite grasse mat', je me suis levé à 7h ! Tout a eu le temps de sécher, et après un petit déjeuner de héros, j'étais paré pour ma petite journée, qui me menait vers Tokushima. Mais une photo va changer ma motivation pour la journée :


Enfin les montagnes, avais je écrit il y a 4 ans, et il y a 2 ans. Enfin, la ville est terminée, enfin je vais avoir droit au tranquille, sauvage Shikoku... Oui mais, je suis à l'envers... Ce qui veut dire que ce sentiment devrait être inversé. Et vous savez quoi ? C'est exactement ce qu'il s'est passé. Déjà, le trafic se fait plus intense, on partage la route avec les camions qui s'activent à vider les entrepôts de mandarines. On passe des champs à une banlieue. Des lotissements, bien rangés, toutes les parcelles bien serrées les unes contre les autres, clôturées. Certaines maisons vides, le jardin ayant remplacé le dernier occupant, les plantes ont envahi les fenêtres, la voiture qui est restée là, la porte... Mélancolies, quand tu nous tiens. Je veux dire, est-ce uniquement au Japon que la solitude est poussée à l'extrême? Vous imaginez mourir sans que personne ne prenne le temps de ranger vos affaires ? C'est d'un triste. Et ce sentiment de tristesse ne fut qu'exacerbé par une dame, dans le temple principal du temple 19 (en gros, un temple est divisé en plusieurs parties, celles qui intéresse particulièrement le pèlerin est le temple principal et le temple de Kobo Daishi, mais il peut y avoir des temples annexes voués à divers Dieux, voire à une autre religion) Cette dame donc, en pleure car son fils est décédé, et son mari aussi, et elle était inquiète de savoir qui honorera la mort de son garçon quand elle aussi partira. Étrangement, les temples apparaissent aux pèlerins occidentaux comme des lieux de paix, de calme. On en oublierait qu'ils sont là avant tout pour apporter du réconfort à ceux qui ont perdu un être cher. Si personne ne peut vous comprendre, au moins un Dieu peut vous écouter, je suppose... 


il n'y a pas que les mandarines dans la vie, il y a les Kakis aussi !


pendant ce temps là, moi, j'arriverais à faire crever de la mauvaise herbe par manque de soin ^^


le temps de réciter une prière, 3 rafales de vent et pim ! Entre la photo du gingko un peu plus haut et celle ci, 30 minutes !!!


On a besoin d'un volontaire dans ce temple !

La taille de la marche !!! mon bâton fait 1,5cm !


 Heureusement que la suite du programme allait me remettre un coup de boost !

 Je vous ai fait peur hein ? ^^ Comme je me connais, avec mes sentiments qui jouent au yoyo, dès que je sens que je vais passer par une phase difficile, je me prépare des bonnes choses de l'autre côté de la balance, et je vous propose le combot :

- marche sans le sac

- Hotel de backpackers

- ptits restaurants tous les soirs !

Voilà de quoi chasser les nuages non ?! Bon évidemment, premier soir, on est deux dans le dortoir, et le japonais est le plus gros RONFLEUR DE TOUS LES TEMPS ! Incroyable. Il doit être dans le top 3 en terme de puissance sonore, mais c'est la constance de son ronflement qui était hors du commun. Vous voyez ce moment quand un ronfleur fait RRRrr, RR ! RR ! et ya une petite pause ? C'est le signal universel de "tu as 5 minutes pour t'endormir" mais pas avec lui. Aucune pause, aucun repis. Mais internet est là ! Ecouteurs dans les oreilles, musique pour s'endormir, 8 heures. Merci bien !

Quelques discussions le matin au petit déj avec les autres backpackers qui ont eu la bonne idée de prendre une chambre individuelle. C'est toujours sympa, la diversité d'horizons, de styles, de raisons à venir à Tokushima. Toujours intéressant. Bon, ça me met grave à la bourre, mais c'est intéressant ! ^^ Au programme aujourd'hui, temple 17 16 15 14 13 et le Bekkaku 2. Ca va chanter du Hannya Shingyo en masse ! Et une autre chose que je n'avais pas prévu... C'est dimanche. Et c'est un jour d'auspices favorables. Et les japonais sont donc, en temps libre, et superstitieux, donc les temples sont plein. Je me suis transformé en marathonien du pèlerinage, enchainant les tampons, priant de loin pour éviter les contacts... Bouddha me pardonnera j'espère !



on reconnait des minets d'il y a deux ans !





Heureusement le dernier temple est un temple supplémentaire, donc je l'aurais pour moi tout seul. J'aiderais un peu la dame avec les feuilles mortes en parlant de mon passé d'auxiliaire de temple. Je prends un train pour me ramener à l'hotel, manger les ramens spéciales du coin (en vrai, ils disent c'est les ramens de tokushima, mais c'est les même qu'ailleurs... Marketing, quand tu nous tiens ! mais les gyozas étaient bons !) Et en avant pour la nuit ... d'enfer ! Le ronfleur était parti, mais les japonais se sont lancé dans une guerre du chauffage ! 27 degrés les malades, dans une pièce avec 10 bonhommes ... Des étrangers sont rentrés tard dans la nuit, ils ont baissé tous les thermostats. Puis le japonais a tout remis à 27 (parce qu'on peut pas plus), et le vieux renard que je suis à ouvert une fenêtre pour pouvoir dormir. Parce que dormir en caleçon sans couverture au mois de novembre, c'est pas sain !

Le jour d'après, grosse session ! J'ai peaufiné un plan pour me permettre d'affronter le temple le plus difficile du pèlerinage (à vous de reprendre tous en coeur : OTAKIJI !). Je prend le train, je grimpe 15 kilomètres pour atteindre les 900 m d'altitude, puis je redescend et je dors au chaud. Pas mal non ? Bon, il faut vraiment que ce temple soit en montagne pour que je trouve le courage de l'affronter, mais ça se passera bien. Du côté "normal", il y a des pentes à 45 degrés dans une végétation dense qui empêche toute lecture du paysage, et aucun endroit ou poser son sac, ou dormir, ou manger. Du côté de cette année, une petite route de montagne, une ville au départ et donc à l'arrivée pour se restaurer, et une pente douce tout le long ! Bon, une nouvelle fois, le temps se fera menaçant vers la fin, mais j'ai traversé cette journée comme sur un nuage, rapidement, sans douleurs ou fatigue, sans sac aussi, et avec une omelette japonaise en récompense le soir !




petite route !









Avec cette photo vous pouvez analyser la société japonaise. C'est pas tout le monde fait les choses bien. C'est tout le monde fait comme le voisin. Tout le long de la route, vous avez le passage pour une voiture dégagé, alors que deux voitures se croisent. Mais il ne faut pas être celui qui dérange, qui est hors sentier. Et devinez qui fait voler les feuilles mortes avec ses chaussures !!! BIBI!!!



sur la droite de la ruche, au milieu de la photo, un gros bétia orange. Suzumebachi, frelon asiatique, en train d'attaquer une ruche ! Donc je prend un bâton et ...

BIM ! Méchant frelon déglingué, les abeilles chantaient mes louanges, et elles m'ont offert le secret de l'immortalité, et ... Non, j'ai juste fumé le méchant. C'était un peu dangereux mais on les embête tellement les petites bêtes que je me suis dit, j'en prend une pour l'équipe !
Il fait pas beau

 
Et puis vient le jour du départ, le moment de reprendre le sac sur les épaules, et de planifier l'endroit où dormir le soir. J'aurais repris mon sac exactement 5 kilomètres ! Le temps de trouver un papi que j'avais croisé avant, qu'on discute un peu, qu'il me laisse dormir dans son garage, que j'y pose mon sac et en avant !!! C'était une journée un peu folle et j'étais bien content d'avoir réglé ce problème le matin même. Bon, déjà, j'étais encore en retard après les discussions du petit déj. Mais en plus, aujourd'hui c'était ouf ! Du temple 11, au 12, et retour. C'est une des parties les plus difficiles du pèlerinage. 12 km, entre 4 et 6 heures que c'est écrit sur le bouquin, donc 24 km, entre 8 et 12 heures logiquement. Oui mais voilà, j'attaque à 10 heures la montée. L'occasion pour moi d'établir un nouveau record : 3 heures la montée, 1 heure temple prière repas, 2h30 descente ! Quel bonheur les montagnes. Les oiseaux, la terre sous les pieds, la nature quoi. J'y ai rencontré pas mal de monde, étrangement, les contacts se font plus facilement que dans les villes, tout le monde s'arrête, pose des questions (sauf dans les temples, où  les pèlerins voiture me regardent bizarre en général) et j'ai discuté avec un jeune de la ville qui faisait son footing, et qui connaissait lui aussi le papi chez qui je restais. Il viendra pendant la nuit m'apporter ... un harmburger Mac Donald ^^






















Ca veut là ou le henro tombe, le 2eme endroit difficile sur les 6, donc les 12 pour moi !!!








Je vous garde les deux prochaines jours pour un autre, ca fera moins long je suppose. Vous me direz si c'est trop court, trop long, pas assez Claude Sautet dans le style ...