mardi 30 octobre 2018

jour 3 On prend les marques

La journée a commencé par un petit dejeuner copieux, comme souvent dans les shukubo
(logement en temple). Une nouvelle fois ponctué de discussions animées,
sur le pain français, les retraites et le japon. Puis je me suis mis en route sans savoir
où j allais retrouver les filles. Elles étaient en réalité... devant la porte!
Elles ont dormi dans un petit cabanon sur le parking du temple.
Cette journée m avait laissé un goût étrange lors du premier tour, et je sentais que cela pouvait se
reproduire. On recroise notre ami suisse, et l australienne, Une mamie sortie de nul part nous a
donné des mandarines (je suis sur que vous attendiez les mandarines avec impatience !) mais
le plus beau restait à venir,


Alors que l on montait vers le temple 10, connu pour ses marches innombrables,
un monsieur nous a dit que l on pouvait laisser les sacs devant chez lui, et qu il les surveillerait.
Pas le temps de nous remercier qu une ordre de retraités nous tombe dessus,
appareil photo en main, et nous demande de s avoir sous des chapitaux.
Là, on nous sert des kaki et des patates douces, du thé, des biscuits au gingembre.
On nous demande une adresse ou envoyer les photos prises et on nous donne un sac de patates
douces et des fruits. Reboostés par cette délicate attention,
on remercie chaleureusement nos hôtes et on attaque les marches.
Ce temple est une merveille et mérite quelques efforts.
Pour ceux qui se souvienne de la mamie qui m a calligraphié mon livre, c est elle même
qui a tamponné son oeuvre. Elle doit avoir dépassé les 100 ans.
J espère la retrouver lors de mon prochain passage !
La suite c est cette looooongue traversée de vallée entre 2 montagnes.
Les pieds souffrent, la fatigue est la, et le festival shinto ne saura pas nous reconforter.
Seul kamonoyu onsen le pourra. La marche sur le plat est un calvaire pour nos petits
pieds de montagnards qui ne sont pas habitués à tant de souffrance
(ni a tant de kilos à porter sur le dos !)
On se sépare avant le temple 11, puisque les filles ne font pas les calligraphies ni les prières.
On se retrouvera au onsen plus tard. Le temple 11 était très loin, très très loin, dans mon esprit.
Parce qu'en vérité il n'etait pas si loin que ça mais voilà, les pieds complotent déjà pour m'éliminer,
les fourbes.Je les fait souffrir encore un peu et tombe sur l'australienne,
en pleine discussion avec un japonais. Il s'avère qu'elle n'a aucun plan, et qu'elle se laisse
transporter de bonnes adresses en bons plans, au gré des rencontres.
Et cela lui réussit. Son prochain hébergement est une chambre d'hôte à 2 pas du onsen,
alors je me propose comme guide (si vous avez une idée d'où je peux exercer comme
guide pour femme en France, faites moi signe!) mais je n'ai pas le temps de sortir
du parking que l'on tombe sur un japonais qui se propose de nous emmener en voiture.
Et vroom, la fin de journée est très sympathique en 4 roues ( et non, c'est pas tricher
parce que c'est en dehors du chemin !). Les filles se sont perdues un peu
(je ne peux pas leur en vouloir, je me suis perdu la première fois moi aussi ^^
mais j'etais content de les retrouver
J'ai fait rire les japonais, qui quand ils ont vu que je baragouinais 2 mots m'ont fait faire la totale,
autrement dit onsen chaud, sauna et BIM, saut dans le onsen froid.
J'ai accentué mes réactions pour les faire se marrer, et on a quitter cet endroit comme des enfants !
Je vous met les photos un peu en tas, je suis désolé mais je n'ai pas accès au wifi trop souvent,
alors j'envois comme je peux. Je remettrais en ordre à la maison.
En fait, cela arrangera ceux qui ne font que regarder les photos ^^Je vous aime quand même,
soyez forts !x


samedi 27 octobre 2018

au commencement, il y avait kukai

Je pensais bien que j'allais vraiment apprécier le tour une nouvelle fois. Ce que je ne savais pas c'est quand j'allais mis remettre. Et bien on peut le dire, dès le premier jour !
Je me sens revivre, mes pieds me portent bien pour l'instant, je sais reconnaître le chemin, quand faire le plein de provision, me comporter aux temples et avec les gens, répondre aux questions basiques, ... 

Tout ce qui rendait le pèlerinage "stressant" est bel est bien envolé, rendant le reste encore plus beau !


Le petit déjeuner "osettai" et un cadeau sous forme de carte postale de la part de la patronne, une délicate attention qui nous a beaucoup touché. Quelques discussions, une promesse de revoir sur le chemin du retour et nous voilà sur les chemins à 7h


Le premier temple visité à mis l'accent : ce sera une belle journée ! Le soleil est la mais il ne fait pas trop chaud, les couleurs de l'automne pointent déjà leur nez, le petit vent rafraîchi juste ce qu'il faut, ... Parfait je vous ai dit ! 




Et puis la première difficulté, le bekkaku 1. Ce fameux temple supplémentaire, qui fait partie des 20 associés aux 88. Oui mais voilà, ils sont éloignés. Et hauts parfois. C'est le cas de celui là. On s'arrange un repas dans une supérette, et on se met en route. Je prend la tête du groupe, et je vois que l'on traîne derrière. Le problème, c'est que j'avais une obligation : atteindre le temple 6 avant 17h pour pouvoir faire ma calligraphie sur mon livre. J'avais décidé de dormir au temple, comme ça je pouvais négocier le couchage gratuit dans le portail d'entrée. Donc j'ai démarré en éclaireur, les 5km avec 500 m de dénivelés. Et bénédiction, on a laissé notre sac dans une petite hutte pour finir le chemin sans et revenir le chercher au retour. Et pour ceux qui se demandent comment on traite les henros qui marchent les temples supplémentaires, voilà une idée 




Mais les photos sont là pour le prouver, c'était une belle récompense. Les couleurs, l'atmosphère, presque personne. 3 choses qui rendent cet endroit sublime.
Les personnes qui tiennent les bureau de calligraphies étaient déjà très contentes de voir que je faisais le tour une deuxième fois, en marchant qui plus est, alors imaginez les personnes des temples supplémentaires ! Cette petite fête dans leurs yeux, cet enthousiasme, cette gentillesse de tous les instants, c'est la le vrai moteur de Shikoku. Çà et la nourriture parce que bon, faut les faire bouger les jambes !

J'ai croisé les filles qui arrivaient alors que je partais, et je suis reparti en arrière pour reprendre mon sac et atteindre le temple 6 dans les temps. Au final, j'ai battu les records de descente puisque je suis arrivé à 15h30 au lieu des 16h30 espérés ! Beaucoup de monde à la prière, des pèlerins bus, qui rajoutent à l'ambiance majestueuse de ce lieu.

Mais voilà, pas de logement gratuit possible. J'ai croisé les filles vers 17h, qui m'ont dit qu'elles allaient chercher ailleurs sur le chemin. Un peu triste pour elles, mais pas très longtemps, parce le repas approchait !
Je me suis retrouvé à une table avec californiens, australienne et suisse. Tout ce petit monde qui se retrouve pour : - le suisse, pédaler autour de shikoku
- l'australienne, marcher jusqu'à qu'elle se décide à rentrer chez elle
- les californiens, apprécier le logement en temple
4 destins différents donc, mais le même repas partagé et des belles discussions.



Après le repas, nous sommes allés à l'Ostutome, office religieux, que le monsieur de l'accueil à qualifié d'experience ceremony dans un anglais ... japonais ^^. Mais cette cérémonie est décidément très belle. 30 minutes de chants bouddhistes et de sutras dans le temple principal. Puis une bougie pour illuminer l'âme d'un proche décédé (mes deux grands pères auront eu leurs âmes illuminées donc) et une petite branche avec leur nom dessus pour les rattacher à l'arbre primordial. Et enfin, comme souvent dans ce bouddhisme, un petit feu, dans lequel on jette une planchette avec un vœu écrit dessus, uniquement à destination des autres.

Cette superbe journée finira par une heure de onsen, pour presque éliminer la douleur des pieds qui regrettent le drône et la steadycam !  

Je vous dis à bientôt et vous souhaite tout le bonheur du monde !
Furansowa san

vendredi 26 octobre 2018

Shikoku 2 le retour


Les voyages sont toujours un peu particuliers. C est comme une bonne boite de chocolat, on tombe toujours sur celui avec de la liqueur dedans. Un douanier tatillon, une porte d embarquement qui change au dernier moment, un voisin d avion pas tibullaire mais presque, ... mais la non, tout s est bien déroulé, la nuit à l aéroport,  le changement a Helsinki, la récupération du matériel, tout allait bien. Et puis une caméra qui passe dans osaka et paf, 20 minutes d interview. Poir ceux qui s en souvienne, j étais déjà passé a la télé locale l année dernière, mais la il était vraiement a fond, pourquoi revenir, même chemin, avec les temples supplémentaires... il a insisté sur le fait que beaucoup de japonais le font en tronçons, et ne font pas les temples supplémentaires. Seulement voilà, la recette est excellente, alors on prend les mêmes ingredients et on recommence. Avec un petit plus cette année : deux henros de choc en plus !




Je ne me souvenais plus bien de certaines choses, de l envie des japonais de parler de cette aventure, de comprendre pourquoi on vient le faire. Le journaliste, les deux dames qui attendent le bus avec nous, le monsieur qui nous vend des chapeaux et nous dit 2 mots en français, tous partagent cette enthousiasme si communicatif. Comme le dit morgane, le choc culturel est arrivé en moins de 24h. Le tout en japonais, le chauffeur du train et sa routine de dingue, et les temples qui degagent cette atmosphère de calme et d harmonie. 








On s est bien évidemment perdus entre le temple 1 et 2, pour trouver notre chambre pour la nuit. Elle etait pourtant tres facile a trouver, mais voila, le tracé principal a changé, et ca nous a devié. Une initiative grandissante, notre hébergement, henro house, une franchise de petits endroits pas chers tout le long du chemin. De 5 ou 6 il y a 2 ans, ils en sont maintenant a plus de 50, et continuent de se développer. Avec mon aide, puisqu on a bien discuté, en anglais, avec les personnes qui gèrent l etablissement. La mamie, elle, a bouclé la boucle 138 fois. J attaque ma deuxième et je me sens comme un poisson dans l eau, alors imaginez elle... 
Bon, le premier article ne sera pas le plus long, ni le plus passionnant, parce que décalage horaire, fatigue et grosse journée demain. Ca pionce sec chez les filles, je vais les rejoindre. A bientot, suiveurs par pensée numerisée!
Furansua san

mercredi 10 octobre 2018

On the road to Shikoku again

Bonjour à tous,
Beaucoup d'entre vous le savent déjà, je repars pour l'île de Shikoku fin octobre. Et oui, le même tour, le même trajet, le même pays, le même bonhomme (la même barbichette?) !
Mais pourquoi ?! Une question que beaucoup me posent. Je n'ai pas de réponse. Je me revois en 2016, alors que je finissais avec succès mon tour, revenir aux premiers temples pour finir la boucle et cette montagne en face de moi. Elle m'appelait. Je devais rentrer en France, les impératifs étant nombreux, mais dans ma tête, c'était un au revoir. Presque : à bientôt.
Ce qui m'a poussé, ce sont des raisons historiques d'abord. Au Japon, ce pèlerinage se fait plusieurs fois. Les osamefuda (talisman que l'on donne quand on nous offre quelque chose ou que l'on remet dans les temples pour prouver son passage) se déclinent en plusieurs couleurs, suivant le nombre de tour que vous avez fait.
Et cela peut aller jusqu'à plus de 100 tours !!! Je ferais mon deuxième cette année, en attendant les 98 autres. Notre culture d'occidental nous pousse à avoir un objectif physique. Un marathon, un départ, une fin. Une randonnée, un sommet. Mais pas ce pèlerinage. C'est une boucle, un éternel recommencement. Et moi, je ne serais pas le même qu'il y a deux ans. Le paysage changera au gré de la météo. Les rencontres seront différentes. Les joies et les peines aussi.
De plus cette année, je serais accompagné ! Epo, une amie de BTS, qui veut faire le tour et Morgane, une amie à elle passionnée du Japon, qui nous rejoint pour les 3 premières semaines. Une grande première pour moi, ce sera mon premier voyage long à partager avec quelqu'un.
Autre grande nouveauté, je pars avec plus d'équipement, pour vous retranscrire plus facilement les émotions qui me poussent une nouvelle fois sur les chemins de Shikoku. Du matériel vidéo principalement, que vous ne pourrez pas admirer pendant mon séjour car le traitement des films nécessiterait un ordi puissant, mais on se fera une séance vidéo au retour. Le prochain post sera consacré à l'équipement. vous aurez plus ou moins le même format sur ce blog, la possibilité de me suivre sur instagram aussi pour ceux qui veulent plus le choc des photos que le poids des mots. 
Cet article avait surtout pour vocation de vous prévenir. Je vais écrire de nouveau ! Préparez les cafetières, les dictionnaires franco-japonais, je vais essayer de vous faire rêver de Shikoku une nouvelle fois ! 
En espérant que vous serez toujours aussi nombreux à suivre cette aventure, et que vous prendrez autant de plaisir à lire que moi à marcher !
A bientôt