samedi 19 octobre 2019

Une vie par jour.


Ça, c'est moi. Vous vous demandez sûrement comment j'en suis arrivé là...  hé bien moi aussi !!!
Je ne sais plus si ça fait une semaine un mois ou un jour. Tout est tellement chargé et en même temps tout passe si vite !
Je vis mes derniers moments avec mon collègue de travail. Il m aura montré tout ce  qu'il pouvait en 8 jours. Je me serais amusé souvent à observer son visage alors que j'hasardais un pied dans un endroit avec la mauvaise pantouffle. Avec la sandale d extérieur j'avance doucement le pied vers l'intérieur  tout en le fixant, et il ne pouvait retenir son horreur. Ca marchait à chaque fois. Lui aussi aura tenté quelques blagues, comme cette fois ou apres le travail je regarde son bidon d'essence defoncé avec étonnement. Il me raconte alors un sanglier qui charge et lui se défendant héroïquement avec son bidon. Puis il abandonne devant ma moue dubitative et m'avoue avoir reculé en camion sans l'avoir vu... ^^
Il m aura montré aussi comment conduire. Une mini camionnette d'abord. Quand je dis mini, c'est mini. Ventre contre le capot, je touche les deux portières. Non vraiment, essayez, vous allez voir. Démarrage en seconde, monte dans les tours a une vitesse folle, et faite pour les routes Japonaises puisqu'elle ne peut pas aller vite. Conduire a gauche c'est pas sorcier au final, il suffit d'y penser. Mais le clignotant à droite, le levier de vitesse à gauche, le retro intérieur à gauche,... tout ça c'est pas naturel. Et le moindre petit probleme devient un moment de panique. Genre okay je tourne a droite, clignotant.... zut c est l'essuie glace. M.... ! Mon angle mort. P..... de l'autre côté ! Faut que je descende une vitesse, le virage, ahhhh ! Mais on y arrive ^^ 
J ai aussi conduit le camion. Moins facile, surtout que les routes japonaises ne sont pas larges. Et que lui non seulement il démarre en seconde, mais en roulant on ne peut pas descendre en seconde. Il faut tout faire en troisième position ! Et enfin, j'ai conduit la prius toute neuve du jushoku avec lui meme en copilote. Beaucoup BEAUCOUP  plus de pression ! mais c est dans ces moments que l on peut discuter avec lui. Et que je me souviens pourquoi je suis là. 
Merci. C'était ça le message du pèlerinage. Je  reçois. Une orange un sourire un encouragement. Merci. Et puisque je ne parle pas japonais assez bien pour remercier correctement je donne de mon temps. Et ce mot, merci, le jushoku le rappellera tous les matins. Il a perdu sa femme et ne lui a jamais assez dit merci. Pour tout, sa presence, ses gestes, son attention, son intention bienveillante. Faites vous plaisir. Remerciez quelqu'un dans votre entourage, quelqu'un qui vous est cher. On ne  le dit jamais assez. 
Sur une note plus légère et comme la photo le montre j'ai fait du karate ! A 16h30, alors que je triais des grains de riz pour faire du mochi (patisserie) le jushoku débarque, me dit 17h30 dojo ! Et pour ponctuer son intervention donne un coup de pied dans le vide. Sans deconner, comme dans les films. Le woosh qui decoiffe. Je me presente donc au dojo avec 10 minutes d'avance en bon japonais, et je vois le jushoku m'amener un habit de karateka !!! Énorme ! Je file l'essayer comme un enfant essaye son jouet a Noël, et je remonte. Nous sommes 4. 3 ceintures noires, dont un champion du monde senior (jushoku) et moi pour mon premier cours ! Ça commence tranquillement avec des étirements des échauffements tout mignons. Et puis boom, 30 abdos, 30 pompes. Bon, je suis en forme, c est pas la question. Et puis en avant, position de karateka, et on donne des coups de poings, de pied, ... je regarde mes comparses pour apprendre le plus vite possible, j'en bave mais en vrai je m'en sors pas mal du tout. C est juste que la position de base est à l'exact opposé de celle du badminton. Le jushoku passera la séance a reprendre mes positions, la jambe plus droite, le buste plus droit, le bras plus tendu. Il m'explique aussi que le karate c est un coup, un mort. Rassurant ! Il me demande de taper le sol avec le pied. Je m'exécute. Poom. Il me dit non ! Il le fait BOOM ah oui. Il me demande de le taper un peu fort au ventre. J'ai jamais frappé mon patron auparavant  alors en avant. Je me fais mal à la main. Une pierre. Il me demande de preparer mes abdos. Aie aie aie. Sans forcer presque au ralentis, il me fait reculer de deux mètres... j ai un an pour monter mes ceintures et mes dans ^^. En une heure, j aurais perdu autant d'eau qu'un corps peut en contenir. Et ce sera comme ça tous les samedis! Et faut bosser le decorum aussi. Que de boulot. 
Pour le japonais, j'apprends un mot, j'en oublie deux, mais je commence doucement à capter quelques subtilités. Là aussi, j'ai du temps, et 120 millions de professeurs sur l'île ^^
Enfin, pour sa derniere soiree ave  nous, jushoku a invité mon collegue et moi au restaurant. Un steak house, american style, japan n 1 steak house. (Tout est n1 au japon) une drôle d expérience, puisque on commande deux steaks chacun, et que l on me tend un tablier jetable en papier. Je me dis que je sais manger normalement mais on insiste. Quand on vous amène le plateau, ya une cloche. Quand on ôte la cloche PSSSHHHHHH ! Le tablier est une bonne idée. Deux litres de biere, une bouteille de vin a deux plus tard, parce que le conducteur ne boit pas du tout au Japon, on sors pour le dessert. J ai pris un cafe aux haricots sucrés. Une douceur extrême ! C est dans ces moments que je me disbque j ai de la chance d'être là où je suis. Ces moments et bien d autres. 
Bientôt (ou pas, puisque j ecris pas souvent, sinon je dors pas ^^)

mercredi 16 octobre 2019

Dans le vif

Vu de ma chambre
Et bien, quelle semaine ! Elle n'est pas encore terminée? C est que j ai fait 35 heures déjà, je pensais que c'était terminé... la vie de templier n'est pas un long fleuve tranquillou.
Par où commencer... il semblerait que le petit travail que l'on m'a donné fut un test. Je ne sais pas combien de mètres carrés on a desherbé. Non, le mot ne convient pas. Dejunglisé me paraît plus juste. Des herbes hautes de 5 mètres, c'est relou. Et on est dessus depuis 3 jours, à grand coup de rotolame. En gros, notre journée serait normale. On part le matin, on arrive sur les champs, on coupe tout ce qui se présente, on mange notre repas (noodles, ramens ou autre chose que l on met de l eau dedans et pouf ca fait un repas) dans un petit chalet, et on retourne couper ce que l'on peut jusqu'à 17h/17h30. Ca pourrait faire une journée normale, en commençant a 9h. Oui mais...
Mais c est 7j/7 bon, 56 heures ca passe. Mais aussi, on se lève à 5h30 pour nettoyer devant le temple avant les prières, puis je sonne la cloche 6 fois (ça j aime beaucoup, surtout qu'on m a dit hésite pas à taper tres fort !) Puis on prie. Puis on va manger. On aide ensuite nishida san avec le resto, ranger les plateaux repas, la plonge, nettoyer la salle. Puis on va ranger les chambres, enlever les draps sales, et remettre des neufs. Un petit mot la dessus, c'est incroyable le soin apporté au moindre drap, qui doit être plié parfaitement et exactement comme il faut, posé sa tel endroit du futon,... on fait pas n importe nawak !
Donc ça c'est avant le boulot. Et après, on nettoie les toilettes, on enlève la cire des bougeoirs pour les henros de demain, on met de l ordre dans la pile de cendre pour l encens, puis on a droit au onsen et au repas. Et on aide nishida san pour le repas du soir.
Un point sur nishida san, 70 ans, tient le restaurant et l hotel toute seule principalement, avec de l aide ici et là, toujours le sourire, elle fait des blagues aussi. Par exemple elle m appelle aïe (qui veut dire 9ui en japonais) parce que je repond toujours oui. Autre blague, elle me demandait comment se passait la journée, je lui répond que ça allait mais le... comment on dit rotolame en jap ... je mime en faisant brrrr, elle comprend, puis je termine en disant que c est difficile. Puis en me voyant passer l aspirateur, elle m'imite en faisant brrrr. J aime beaucoup ma mamie du Japon! 


Un point aussi sur mon mentor. Un japonais qui fait henro aussi, son 4 eme tour, et qui s est arrêté a senyuji(mon temple) il y a ... 7 mois ! Il s'en va la semaine prochaine, et semble decidé à tout m m'apprendre d'ici là ! La conduite, les supermarchés pas chers, ou ouverts 24h/24, comment aiguiser les lames des rotolames, quelque mots de vocabulaires, comment nettoyer le onsen, comment se faire un repas de ouf pour pas cher (du curry en sachet, genre creme curry, du poulet, des oignons confits, champignons, le tout sur 500g de riz. Et nishida san trouvera le moyen de dire que c est pas assez et fera frire des lamelles de beauf dans une sauce sucrée) c est avec lui que je passe la plupart du temps, et quand il sera partie je crois que je serais tout seul, comme un henro !^^ 
 On a fait une journée administration, c était... curieux. Sur internet j'avais regardé pour mon visa et mon permis, 15 minutes l un, 30 l autre. Sauf que, pour le premier, je devais aller a la mairie, et qu il y a 4 batiments au moins, donc faut trouver le bon. Ensuite, personne ne parle anglais. Aucun formulaire en anglais, ... mon pote devait tout traduire pour moi, alors qu il parle anglais autant que moi japonais... 2h apres, j avais une ligne en plus sur ma carte d immigré ...
Avant de partir a matsuyama pour mon permis, il décide d d'appeler pour etre sûr. Non non, c est pas ici. Appelez la bas. On appelle, ils repondent que je peux les voir en janvier... y en a ppour 30 minutes selon internet, mais 3 mois a shikoku ?! J appelle donc osaka, pendant faire le voyage pour mon permis, et ils me disent que le premier numéro pouvait le faire, faut juste demander specifiquement la traduction du permis, et pas juste  parler du permis ! Donc voyage a matsuyama, pour pouvoir conduire. 
Je vais attendre que mon collegue s en aille pour voir si mon rythme de travail descent. Parce que la, j aurais pas le courage d aller au badminton ^^
 Je vais me coucher. A plus les scarabées 
Un des nombreux champs
C est des pantoufles !


Le style


Avant


Apres!


C est beau shikoku

vendredi 11 octobre 2019

back dans les bacs ! (contact contact)

Je reprends du service donc on remballe les rimes hypocrites et les grands jeux, j'manie la plume solaire mon blog maitrise l élément feu, j'utilise le clavier comme un samurai son katana, merci Keny Arkana !

Je vais vous passer les détails du vol, une escale bidon a Munich, qui coupe la poire en deux entre la France et le Japon. Autant dire que c'etait direct avec une petite sortie dégourdissante ! Pas de relous dans l avion, pas de turbulences, pas de bons films (un seul en fait, Green Book, que je recommande !) et pas moyen de dormir ... et pour les plus curieux, non, malgré les 12 heures de vol, je n'ai toujours inauguré les toilettes d'avion. Contrôle de la vessie ++. Et puis comme ça, au lieu de courir aux tapis pour attendre, puis aux douanes pour attendre, puis au bureau de change pour attendre, ben je vais aux toilettes et je suis tout seul par la suite ^^. A si, un problème, j'avais un ptit jeune à l'immigration, il avait jamais vu mon visa avant (1900 décernés en France par an, c'est pas courant) et il m'a retenu un bon quart d'heure, parce que mon visa commence par Working (travail) et comme raison principale de visite j'avais coché tourisme... Vous saviez que les japonais étaient pointilleux vous ? Moi oui, mais ça surprend toujours.

Il fait chaud et humide, genre un bon 25 à 7h du matin. Je décide unilatéralement de prendre l'itinéraire le plus long pour me rendre de l'aéroport d'Osaka à ma ville d'Imabari, c'est à dire le bus. Que des avantages :
Il me fait passer par Shikoku, pour les souvenirs.
Il n'a que deux changements, pour les bagages à transporter
Je peux dormir plus longtemps avant d'arriver
Tout est en japonais, les panneaux, les machines à tickets, les chauffeurs... attend, mais c'est pas un avantage du tout ça ! Ca te met dans le bain direct, et j'ai tout maitrisé sauf un élément sournois. Le deuxième chauffeur me dit après avoir prit mes sous (go sen yens, au cas où vous vous demandiez combien ça coûte) et il me lance Roku Di. Roku je connais, c'est 6, mais DI ... Dji c'est l'heure, mais c est pas 6 heures c'est 8 heures ... Dé c'est une préposition mais faut quelque chose derrière (sir, on peut être à la merci sans rien derrière ?) ... Une mamie me fait signe de rentrer malgré l'agacement avancé du chauffeur. Di, c'était la lettre D en anglais, soit le siège qui m'était attribué ! Hé bé !

C'était une sacrée expérience de traverser Shikoku sans marcher. Pour le prix d'un hotel, j'étais de l'autre côté ! Et en filant à toute allure (80 km/h sur une 2x1 voie séparées par des plots donc pas moyen de doubler, c'est ça les (Express way) j'arrive à chopper des wow, le temple 5, le temple 10 ! Et là, c'est le temple 15 super dur, et là, et ici, ... Que de souvenirs, d'endroits, de carrefours, de gens, ... 
J'avais des sentiments mixés envers ce bus, plein de croutons, je ne savais pas à quelle sauce j'allais être mangé parce qu'il s'appelle ... le Salad express (véridique!!!) ! Comme quoi, on fait tout un plat des noms... Il filait pas comme une roquette mais ça avançait. On a quand même frisée l'accident avec une iceberg... Voilà, je crois que j'en ai terminé. Comme brutus avec César !
Bon, les jeux de mots sont nuls, mais j'ai une excuse ! Après le départ à 5h30 (merci les parents) l'avion, les bus, le taxi, j'arrive à destination à 14 h le lendemain. Un beau trajet ! Pensiez vous que j'allais dormir 20h? Allons Allons...
Je rentre, et tombe sur Nishida San, ma mamie du Japon ! Toute contente que je parle 3 mots de plus que la dernière fois, elle me pose dans ma chambre et saute sur son téléphone pour appeler le grand patron, le grand prêtre, qui arrive alors que je n'ai pas encore chargé un téléphone ou ouvert un sac, en bleu de travail ! Quelques salutations d'usage, nos sourires sont suffisants pour dire que l'on est tous les deux ravis de ma présence, et il m'entraîne déjà dehors, pour m'offrir un cadeau (zut, le mien est dans la chambre pensais-je alors) Et le cadeau c'est ... Un bleu de travail ! Bon il ressemble au costume de Rapetou dans picsou magasine, mais je suis content. Il me dit de l'essayer, je m’exécute, il me va comme un gant ( on fait la même taille avec le chef). Puis il me montre une débroussailleuse à lame et me demande si je sais m'en servir. Je dis oui. Et BRRRRRR. Me voilà lancé.
Vous avez trois solution en vrai. Vous dites je suis fatigué, c'est vrai, on vous dit va te coucher. Tu fais mal le travail parce que tu te dis il est gonfle le vieux ! Où tu profites du momemtum pour poursuivre l'effort sans s’effondrer. On termine à la main les mauvaises herbes avec une japonaise qui s'inquiete de mon état de fatigue, tandis que le Jushoku (le chef, faudra vous habituer) jette un oeil de temps en temps à notre travail en hopinant du chef, d'un air de dire pas mal pour un mec qui ressemble à un zombie.On dégage une ancienne forge ! J'espère qu on pourra l'essayer !
 On termine tôt quand même, et il me montre son vrai cadeau. Le onsen exterieur était préparé pour moi specialement. Un petit cabanon de samurai, tout en bois (même les loquets des portes), un bain à 40 degrés, une vue sur la forêt et la ville qui s'allume doucement, ... Je ne le savais pas mais j'ai evité ainsi de partager le onsen intérieur avec beaucoup de monde, l’hôtel est plein aujourd'hui !
Je suis rentré dans ma chambre faire une sieste avant que les gens quittent la salle à manger pour qu'on puisse y manger nous ! Je vous laisse, à bientôt sûrement !