mercredi 15 avril 2020

en longeant les falaises, j'ai trouvé l'antithèse de senyuji

 Quoi de mieux que de commencer une journée avec un petit temple ? En plus, la même secte bouddhiste que le pèlerinage ? En plus, avec de l'art dans toutes les pièces ?! Il ne m'en fallait pas tant pour faire un crochet. Ce petit temple se cache bien, mais il a une très bonne réputation. Je me suis dis que, avec un peu de chance, ce temple aurait pu être Senyuji, le temple dans lequel j'ai pratiqué l'ascèse. Les Jushokus sont deux personnages forts, influents, rêveurs, ... Mais alors que celui que je connais à axé son énergie sur l'agriculture, afin de rendre aux temples sa fonction d'autrefois, celui que je visite à tout mis en œuvre pour développer l'art. C'était également une fonction des temples jadis. Malheureusement, je n'aurais pas le droit aux photos, mais je garderais longtemps je pense le spectacle des murs peints. L'artiste ici à réellement accompli quelque chose. Il a poussé l'art jusqu'à se rapprocher de la magie. Comment ? La scène d'un prêtre par exemple, qui enseigne aux enfants. En entrant, vous pouvez analyser que son regard, et ses pieds, sont tournés vers un enfant qui écrit sous un arbre. Charmante scène du professeur qui approuve son élève le plus sérieux, alors que le reste des bambins n'est clairement pas très japonais dans le style. Mais alors que vous vous déplacez, son regard se porte maintenant sur celui qui observe les carpes allongés dans l'herbe. Son pied aussi change de direction. Je n'aurais pas pu comprendre l'explication, mais c'est époustouflant à voir. Il aura fait de même avec des animaux, qui changent de directions quand on se déplace, ou encore des pins, que l'on peut analyser comme étant 3 dans la pièces, mais quand on ouvre la moitié des portes coulissantes, les branches forment un nouvel ensemble, et on ne voit plus que 2 arbres. Bluffant. J'aurais la guide pour moi tout seul, donc j'en ai profité pour lui poser les questions que je n'aurais jamais pu poser aux nombreux panneaux rencontrés lors de mes visites jusque là non guidées. Un guide permet notamment de voir que sur une œuvre de plusieurs mètres répartie sur une dizaine de panneaux, l'eau s'écoule des montagnes jusqu'au lac, suivant la pente de la pièce. Un superbe endroit, qui relancerait des envies de volontariat !
 


TOUT le monde porte un masque !


 On prend ensuite le chemin de la côte. Toujours des paysages magnifiques, des singes sur les routes désertes ou presque, une baignade dans un onsen avec vue sur la mer. Une nouvelle journée au paradis quoi.






 Une nouvelle curiosité aussi, présentée comme une grotte, mais vous verrez aux photos que ça grotte pas bien. C'est le même phénomène observé un peu partout dans le monde, comme à la chaussée des géants en Irlande. L'endroit est plaisant, et gratuit, chose assez rare au Japon.







 J'avais le temps pour rejoindre ma destination. J'ai fait des ploufs dans la mer, des petites rando pour atteindre des points de vue, des discussions avec la dame qui vend des takoyaki sur le bord de la route... Je me demandais comment les gens qui viennent visiter le Japon passent à côté de cet endroit là. La côte Sud est surtouristique. Des villes à perte de vue, du goudron et du béton partout. Du monde, du bruit, ... Et me voilà, à quelques heures en voiture au dessus de cet ensemble de villes qui se touchent, au milieu de la nature et des petits villages de pêcheurs. Le pied.
















 On ne voit pas bien depuis mon perchoir, mais ce village est très connu au pays du soleil levant. La plupart des bâtiments datent de plusieurs siècles, protégés par la géographie particulière qui empêche les typhons ou les tsunamis de tout dévaster, et ont la particularité d'avoir un premier étage ouvert sur la mer, pour accueillir le bateau, avec l'hébergement au dessus. Très très bel endroit ! Je vous quitterait la dessus !