jour 14 et 15, on quitte la côte, pour la retrouver de la meilleure des façons !

Le truc bien quand tu marches 40 km dans la journée, c’est que tu n’as aucun mal à t’endormir. Il faut aussi te dire que après 10 heures de sommeil, tu as assez récupéré. On pouvait se permettre un peu une grasse mat’, parce qu’on voulait visiter la ville de kochi, mais les attractions ouvrent qu’à 9 heures.

Le truc bien quand tu passes du temps avec des japonais, c’est qu’ils veulent te faire plaisir. Donc on nous a apporté des patates douces frites et des pommes pour le petit déjeuner.

Ce qui peut aussi être un inconvéniant parce qu’ils veulent vraiment tout faire pour t’aider. Quand on est perdu, ils font des cartes … même s’il ne savent pas trop vers où tu vas. Si tu demandes trois fois ton chemin, tu croises les cartes que tu as et peut être que tu auras le trésor.

Nous sommes donc allé voir le château de Kochi. Ils sont très fiers de ce château parce que c’est l’un des seul qui n’est pas subit de destruction depuis la période d’Edo par le feu, les tremblements de terre, les tsunamis, la guerre ou le gouvernement. Mais les japonais, il faut bien l’avouer ne sont pas très fort pour la mise en valeur des choses.

C’est cru, on pourrait dire, et si vous n’avez pas réellement la faculté d’imaginer le seigneur local recevoir ses hôtes dans la salle prévue à cet effet, avec une porte dérobée non loin d’où les samouraïs pouvaient venir le secourir, ben vous ne voyez qu’une salle en bois avec des tatamis. Le truc bien, c’est qu’en une heure de visite j’ai pu créer deux ou trois histoires sur le lieux, et l’habiller de mille personnages hauts en couleur.

Le truc bien avec les chats, c’est que partout oú tu vas, ben, c’est des chats. On marche dans un jardin, les arbres nous abritent un peu du soleil et on entend un chat miauler. Un tout petit chat, sevré il n’y a pas si longtemps que ça, perché au sommet de plantes grimpantes.

A ses miaulement, vous comprenez que le manque de tendresse pèse dans sa vie. Le temps de sortir quelques pains au lait pour le sustenter, et c’est une armée de chat qui débarque. 5, 7, 10 chats partout autour. On a pas de pain pour tout le monde, mais chacun à des caresses et on les laisse profiter de leur domaine sacré sans nous. J’aurais bien aimé rester, mais que voulez vous. Kukaï n’attend pas.

Le truc bien aussi avec le japon, c’est que sans comprendre les kanjis, vous pouvez comprendre des histoires. Nous sommes allés au musée du manga. Je pensais voir sangoku, ou seylor moon, mais c’était surtout sur les anciens mangas, la naissance dans les années 30/40. La partie intéressante était interdite aux photographes. C’est les créations des artistes locaux, et certains étaient très rigolos, d’autres superbes.

Le truc bien quand tu fais ton programme, c’est que tu peux te faire des jours tranquilles. On avait prévu 20 km l’aprem, et la route était assez belle, les temples superbes même. Le temple 31 est même un havre de paix et de beauté. Une harmonie entre les plantes, le chemin et les temples qui a sur vous un effet immédiat : vous vous sentez bien. Ou peut être est-ce le fait d'avoir posé votre sac un moment. Mais quoiqu'il en soit, une bonne sensation. Une belle journée, pas trop chaud, du soleil et du vent, des routes rurales. On avait le temps puisque la fin de la journée nous amène à un ferry, pour traverser un bras de mer, et il était à 17h.

On a fini la journée dans une petite maison, dans le temple 33. Pas de matelat, on était sur le plancher. Mais bon, c'est gratuit. Et le soleil qui se lève sur un temple, ça vaut le coup d'oeil.

Jour 15
Le réveil est assez dur. Comprenez je me suis endormis sur le côté et je suis sur un parquet donc un léger mal au dos. Mais j'ai vu que des personnes se rassemblaient dans la cour du temple donc je me suis joint à eux, et ils ont commencé une petite gymnastique matinale. Sur, on était ridicules mais on l'était tous ensemble donc ça passe. On passe faire une petite calligraphie et on prend la route. Beaucoup de goudron aujourd'hui, mais mon planning apparaît être de mieux en mieux. J'arrive à déterminer à quelle heure on pourra finir la journée, et à quel moment on pourra ravitailler dans les magasins, tout va bien je dirais.

Bien sur, le chemin réserve quelques surprises. Les travaux qui vous éloignent, les marques qui ne sont pas très claires. Ou mieux, vous tombez sur un panneau qui dit : prochain temple 11 km, vous marchez 15 minutes et vous trouvez un panneau, prochain temple 11 km ! Voilà qui motive à marcher.

Mais bon, je ne me plains pas, ma jambe gauche commence à revivre tout doucement.
En fait, je découvre que je ne peux pas marcher longtemps sur le plat, mais quand j'arrive sur une montagne, un petit sentier, toute ma douleur s'en va, je peux regarder à gauche à droite, tourner, apprécier. Sur le plat, en plein soleil, je marche, et je dois me concentrer pour ne pas gaspiller d'énergie. Mais que voulez vous, mon sang couleur chartreuse est ce qu'il est, il veut du vert, du mou sous les pieds, et des oiseaux qui chantent.

La bonne surprise d'aujourd'hui, c'est que le dernier temple est superbe, et que notre hotel vient nous chercher en voiture pour nous emmener à un petit paradis. Pour rien du tout, ou presque, on est au Japon quand même, vous avez une vue magnifique, un onsen avec vue sur l'océan et son coucher de soleil, et un dortoir avec 3 japonais qui ronflent. On peut pas tout avoir, mais c'est le pied quand même !!!

Allez, je vais retourner un moment faire trempette, et je vais me coucher. Je vous aime bien fort
Francis (j'ai rencontré une canadienne aujourd'hui, et des gens d'Angers aussi !)