lundi 14 novembre 2016

jour 24 le vent, allié et adversaire




jour 24



Vous vous en doutez, je ne vais pas me vanter sur le réveil. Aucune fanfare, aucune patate, tout le monde dort encore alors que l’on fait nos paquetages, nous sommes les premiers à quitter le tsuyado bien qu’il soit 7h45. Les autres vont avoir un réveil difficile, si le personnel du temple vient frapper à la porte (c'était 8h du matin max).
On entendait le vent souffler depuis la cabane, mais il peut vouloir dire deux choses :
  • Bonjour, je vous ai chassé les nuages profitez en
  • Bonjour, je vous amène la pluie, bonne chance

Coup de chance, c’est la première réponse. Les gros nuages filent à l’est, et c’est une belle journée qui s’annonce. Sauf que le vent, il en fait un peu trop. J’avais accroché mon chapeau à mon sac pour ne pas qu’il ne me tranche la tête lors d’une rafale violente. De plus, on traverse une montagne et on dort dans une cabane donc pas de ravitaillement possible et je me balade avec 2 ptis déj, un déjeuner et un diner dans un sac accroché lui aussi au sac à dos. La prise au vent était maximale, les bourrasques tourbillonnent, la lutte acharnée. Un grand perdant, le dos. À force de partir d’un côté et de l’autre, la douleur est vive alors que l’on attaque à peine la première montée. Puis étrangement, plus rien. Le soleil est caché par la couverture végétale, et devient un agréable compagnon de route. Le vent, jusqu’alors ennemi impitoyable, se fait joueur et danse dans les branches, au dessus de votre tête. Les oiseaux et leur chant remplacent les voitures et le bruit. Les essences de résineux fraichement coupés vous soulèvent l’âme et vous tirent plus en avant encore. Et les paysages vous octroient une pause méritée dans votre ascension.

Jour et nuit, heure après heure, nous sommes ballottés tour à tour par des vagues de souffrance et de plaisir. Si l’on cherche à n’éprouver que du plaisir, on cesse d’être vraiment vivant. Alors le plaisir s’évanouit aussi. Miyamoto Musashi.


J’allais presque dire que la journée est passée trop vite, mais quand j’ai vu l´état de Susan, j’ai compris que la relativité est parfois étrange. Par ailleurs, quelques heure plus tard, alors que l’on atteint la hutte, je suis moi aussi pris d’une violente envie d’un lit, d’une douche et d’une lampe pour lire et faire une veillée jusqu’à 20 h au moins.
Les hôtels un peu plus loin sont complets. Il ne reste de la place que dans l’un d’eux. Étrange mais bon, pourquoi pas. On arrive à l’hôtel en question et on trouve notre ami Kondo et le couple de français en grande discussion avec le patron. La prochaine ville semble être prise d’assaut. C’est Uwajima, une ville touristique pourtant bien pourvue en offre d’hébergement touristique marchand mais voilà il y a un hic, c’est soirée catch. Plus une place nul part. Les français obligés de prendre le taxi pour ne pas se taper une journée de 40 km, et nous surement obligés de dormir dans une cahute sur la route.
Mais voilà, nous avons des copains. Un ami nous a parlé d’une connaissance qui laissait un zenkonyado à disposition (hébergement pas cher et simple chez quelqu’un) et dans cette ville justement ! On tente et paf, une place pour nous. On demande pour nos amis, et c’est dans la poche, 5 places dans une maison rien que pour nous. Nous voilà donc une fine équipe avec un joli programme.

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