dimanche 27 novembre 2016

Jour 39 les grands froids


J’ai découvert un nouvel endroit pour dormir, henro house, des gens qui ont construit une maison ou un appart’ et qui les louent pour pas grand chose aux henros. C’est bien d’avoir trouvé ce site, parce qu’il ne reste qu’une seule possibilité sur mon parcours ! C’était le moment, j’en ai profité. Et le café offert par la maison m’a fait plaisir, surtout le matin. L’hôte qui propose deux livres pour la lecture, la vie de Kobo Daishi et … l’autobiographie de l’hôte. Pas trop d’égo donc. Mais c’était très sympa, et pas cher !

Le départ fut brutal. J’ai vu mon pote vieux henro (un que je connaissais pas encore, et qui a récuré l’appartement en arrivant en mode maniaque, coup d’aspirateur, éponge dans la baignoire et vaisselle déjà faite refaite) sortir, et rerentrer aussitôt. Il a mis un deuxième pantalon, deux tee shirts, l’anorak, les gants, le bonnet, tout. Je me suis dit, les japonais ils craignent le froid quand même. J’ai mis le nez dehors. J’ai enfilé la polaire les gants et le bonnet. Il ne fait pas chaud du tout. Il y a une semaine, je partais à 6 heures du matin en tee shirt manche courte. Aujourd’hui, j’ai enlevé la polaire à 10h. Je ne comprends pas encore bien la météo au Japon. En regardant la télé, je me suis rendu compte que les japonais ils font les news sur la neige qui tombe. Donc deux options : c’est exceptionnel ou ils aiment vraiment la neige.

Un nouveau défi qui m’attend donc, éviter à tout prix de dormir dehors. Il me faut des murs, au moins.
La journée devait m’emmener au bangai 15, pour y dormir. Impossible de les joindre la veille, j’espérais avoir une place en appelant le jour même, mais non, ils sont remplis de henros. L’auberge de jeunesse, pleine. Les ryokans pas loin, pleins. Je m’éloigne petit à petit de l’objectif jusqu’à trouver quelqu’un qui a de la place. Les plans vont devoir changer, et vite. Je fais tout cela en marchant, en essayant de garder un bon rythme car le vent me glace les os. Si je n’avance pas, je risque d’être en retard et de d’attraper froid. Finalement, si je me débrouille bien, ce contre-temps pourrait bien se transformer en avantage. Je pourrais faire l’aller retour entre l’hôtel et le bangai dans la journée. Le prochain temple, le 66, étant plus près de l’hôtel, j’y gagne pour le lendemain. Mais les kilomètres vont faire mal, et le bangai est en hauteur.

La marche aujourd’hui est sympathique. Un peu trop proche de la route, mais sympathique. Entre les montagnes, dans une jolie vallée arrosée par un grand cours d’eau. Je ne fais pas de pause le matin, pour pouvoir être tranquille l’après midi. Je pose le sac à l’hôtel, ce qui me repose le dos sur les derniers kilomètres. Puis je me rends compte de la tâche à accomplir. Après 7 heures de marche, une montée de 500 m en moins de 2 km. Je l’ai déjà fait, je n’ai pas les 13 kilos sur le dos, donc ça devrait passer. On me prête même un petit papier qui explique le temple que je vais visiter. Les clins d’œil au zodiaque chinois, la licorne, le mix avec le zen, tout. Je n’aurais pas le temps de tout voir malheureusement.

Je suis assez mal en point en haut, mais je suis heureux ! Heureux jusqu’à que je comprenne que je suis au portail d’entrée, et qu’il me faut monter 240 marches exactement avant d’arriver au temple principal. Et en avant les cuisses, ça va chauffer. Ça chauffe tellement en vérité qu’après les prières et la calligraphie, je prends le téléphérique pour redescendre. Le ciel s’est rapidement chargé en nuages. Je sais que demain j’ai le plus haut des 88 temples à faire, et qu’il fera très mauvais. Ce petit repos sera donc utile pour la suite.

Je m’installe tranquillement, fait les réservations pour les jours à venir et les nouveaux plans, les étirements, la douche, un livre. Une pensée pour vous qui allez lire ces quelques lignes.

A bientôt

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