dimanche 6 novembre 2016

jour 18 et 19

jour 18 J’ai dit tout seul. On n’est jamais tout seul

Je n’ai pas passé une très bonne nuit. Je partageais la chambre avec un vieux jap, et il avait pas chaud. Air conditionné  à 23 degrés dans la chambre. Pas facile de trouver le sommeil. On avait les prières à 6 heures du mat’, il met le réveil à 4h15 et allume la lumière pour lire l’école des champions en manga … Vraiment!

Il m’a fallut une intense concentration pour ne pas l’assassiner à coup de théière. Vous ne pouvez pas vous cacher de la lumière et du bruit par la couverture, vous avez déjà trop chaud sans. Alors vous avez l’air malin en boules quies et “caches yeux” pour chercher une heure de sommeil en plus.

Après le petit déjeuner, je prend mon sac et je m’engage sur les chemins. Le couple de français dans les rues. Bonjour, tout va bien ? Et bien marchons. On croise susan la deutsch dans les bois, alors on marche tous ensemble.
On arrive à la grande route que l’on doit prendre, tout le monde avance, je leur dit que l’on ne sait pas bien si c’est le bon chemin, ils insistent et on chemine gaiement. Je garde mes sentiments pour moi, mais je regarde la carte assez souvent. Pas manqué, on retournait d’où l’on venait. 4 km en plus dans la journée, qui n’en avait pas besoin puisque l’on allait faire 32 km sans cet interlude. Cela s’annonce rude donc.


Pour le reste de la journée, si ce n’est la rencontre avec un sanglier, rien de particulier. Ma jambe gauche m’a rappelé qu’elle n’était pas très contente une bonne partie du chemin. C’est comme avoir une jambe en bois, elle ne veut plus plier. J’ai l’air assez misérable si j’en crois susan, mais je tiens bon. Tant que la séance d’étirement du soir me fait passer la douleur, je me dis que ce n’est pas grave.

J’ai goutté à des beignets au calamar sauce soja. On m’a dit que 10 c’était pas mal pour un repas, j’en ai pris 14, j’en aurais bien repris. C’est super excellent. takoeki, un truc comme ça. Je retiens jamais les trucs que je mange. Des radis rapés sur de la friture, des racines de lotus, des suchis, des beignets de toutes les sortes, des trucs en gelé que l’on sait pas bien, des soupes aux algues, pour l’instant, rien que je ne regrette. Si, les douceurs, les machins trop colorés pour être honnêtes, comme du papier trempé dans du sucre. Pas top top.

La journée avance donc, et comme le titre l’indique, vous n’êtes jamais tout seul quand vous êtes ohenros. Il y a des tas d’autres ohenros, et même si vous marchez plus ou moins vite, tout le monde fait autour des 30 km par jour. Donc je vous les présente. Vous avez kondo, un gars qui s’habille tout en blanc, gants et bandana compris, et qui dit hey, ou oh! quand il vous voit, même si il sait que susan parle japonais. Il nous offre des mandarines de temps en temps, et il veut que l’on passe chez lui à Saporro. Vous avez le vieux à la barbe blanche, qui veut que l’on se claque les mains quand on est pas loin l’un l’autre. Vous avez le gars qui marche pas avec nous, mais ça fait 5 fois que l’on est dans le même hotel. Il a déjà fait le circuit plusieurs fois, et il est plein de bons conseils (par exemple, en attendant 5 minutes, il nous a permis de profiter des soldes sur la nourriture préparée en fin de journée, moitié prix pour éviter le gachi. Vous avez une henro superbe, mi japonaise mi mongole, qui s’arrête à chaque petit animal qu’elle croise. Puis les gens que l’on ne fait que croiser, les “vieux au sac bleu”, “chapeau marron et oreillettes, “henro 2.0 avec l’iphone intégré au sac”. Une belle équipe.

Nous avions réservé dans un hotel un peu éloigné du chemin, un peu pour le prix, beaucoup pour le service de recupérage en voiture. Il s’avère que c’est un golf club, un endroit où pour tout vous dire, quand vous arrivez de 36 km de marche en plein soleil, vous vous dites “on passe au jet d’eau avant de rentrer ou pas?” Nous avons des petites chambres, enfin petites, 7 tatamis quand même, individuelles. Mais avec susan, on s’est laissé tenté par le restaurant. Pour vous dire, c’est le prix de la chambre, le menu. Et bien nous n’avons pas été deçus. Un poisson dans sa marinade soja avec du tofu, des sashimis de première qualité, soupe aux langoustes, haricot rouges sucrés, nouilles de riz marinées avec carottes, petits poix et pousses de maïs, salade composée, et un oeuf poché sur une tranche de jambon le tout dans un beignet. On était tout seul dans le restaurant, les autres avaient des salles privées pour boire et rire et chanter, nous on vivait notre rêve l’espace d’un soir. Il en faut des nuits comme ça. J’attend aussi avec impatience le jour oú je prendrais les routes de traverses pour voir les couchers de soleil depuis ma cabane en bois. On en reparlera (s’il ne pleut pas ce jour là !)

Il reste encore tant de routes à arpenter, et si l’on peut vous montrer le chemin, on ne peut pas vous enseigner la Voie. Vous devez la trouver vous même. C’est la pensée du jour.
Pleinement
François
 
jour 19

La journée commence dur, avec un repas acheté en promo la veille au soir pour le petit déj, nouilles omelette takoyaki, il faut avoir le coeur bien accroché. Surtout que le gérant de l’hotel qui nous ramène sur la route du pèlerin a une conduite “sportive”, gros coups d’accelérateur et de freins, sur une route en épingle style montagne. Ca va que j’avais l’habitude, parce que susan, berlinoise et notre ami japonais n’avaient pas l’air en forme.

Le chemin commence gentillement dans un parc, avec les surfeurs qui profitent du dimanche pour se régaler avec les vagues. Nous, nous marchons au milieu de pins, avec les senteurs magnifiques qui exalent des résineux, sur un tapis d’aiguilles.
Il nous faut un peu à contre coeur rejoindre la route, pour continuer vers le sud. Mais le paysage est magnifique. On alterne les montagnes, la côte et les rivières. Les oiseaux sauvages sont là pour profiter du beau temps et du poisson, et ils ont raison. 25 degrés en novembre, et ils disent avoir froid …

On a le temps aujourd’hui, on ne doit marcher que 25 km. On s’est arrêté dans un drive in sur la route, on pourrait dire une aire de route nationale en gros, et c’était l’endroit qu’il fallait pour un estomac affamé. J’ai mangé … chinois ! C’est bien plus rare que de manger une paëlla ou un couscous chez nous. Poulet sauce aigre douce avec tout ce qu’il faut comme accompagnement, un jus d’orange (c’est dans les 30 % plus cher que le coca cola ici ... ) et bien sur, des ossetai en pagaille. Un petit déj, du thé en plus, un pin’s et pleins de conseils. C’est vraiment une des choses qui vous poussent à avancer un peu plus loin, et qui enlève les douleurs.

L’hotel que l’on a réservé est l’un des bons plans de shikoku, un point clé pour les pèlerins et on peut facilement comprendre pourquoi, le couple de retraités qui s’occupe de l’endroit est vraiment charmant, et ils nous ont préparé un petit sac avec un petit déjeuner dedans. DOnc deux petits déjeuner. Il me faudra quand même compléter avec d’autres choses de toutes façons.
Bon vent à tous !


Furansua

ps, je n'ai pas chargé les photos parce que l'internet n'est pas bon, mais je les upload dès que possible !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire