mardi 22 novembre 2016

Jour 33 Tiens, une plage, ça faisait longtemps


Je savais qu'aujourd’hui, j’allais retrouver la côte. Je savais aussi que j’allais quitter la ville pour un court instant, avant d’attaquer les parties les plus peuplées du périple. Il me reste encore quelques montagnes aussi, et pas les petites ! Comme quoi, je me rapproche de la fin, mais je ne suis pas au bout de mes surprises.

L’itinéraire est vraiment bien fichu, puisqu’il évite la ville proprement dite. J’ai mis les voiles avant le soleil, profitant des lampadaires. De nouveau, en basse altitude, je suis en tee shirt à manches courtes à 6h du mat’, et je me dis que la journée sera chaude. Je pourrais pas enlever plus, sinon je risque l’attentat à la pudeur. Les jap’, ils mettent des leggings sous les shorts. Et le dimanche, à 6h, ils sont sur le terrain de tennis pour une séance de services. 6h, dimanche, session d’entrainement ! Vraiment ! J’étais à deux doigts de retourner me coucher. Pour l’exemple. En sortant de la ville, au milieu des rizières, on retrouve le contact avec les gens. L’anonymat tombe. On peut de nouveau se sourire, se regarder sans risquer de blesser l’autre, se souhaiter une bonne journée. Et ça fait chaud au cœur, il faut bien l’avouer.

J’étais adsorbé par ma marche. Il n’y avait pas grand chose dans le paysage pour me divertir, pas grand chose dans ma tête de très intéressant. Pour tout vous dire, je suis resté un bon moment sur la relation des japonais avec les toilettes. Je sais, j’en parle souvent. Mais j’ai mentionné que les toilettes high tech. Sinon, c’est à la turc, sans eau. Il faut vraiment avoir envie, je vous le dis. Ou être rapide et tout faire en apnée. J’ai pensé aux toilettes parce que je suis tombé sur un panneau qui expliquait comment utiliser les toilettes occidentales, et il vaut le coup d’œil. Il faut pas faire dans la corbeille, c’est entendu. Ne pas rester en suspension en accrochant le dossier, clair. Soulever au moins un couvercle, compris. Le dernier … À vos crayons, vous avez 30 minutes pour me dire ce qu’il va faire.

La marche donc ! J’ai fait 12 km en moins de 2h30, ce qui fait du 5 km/h. La bonne perf’ du matin. Heureux de ce bon résultat, j’ai décidé de continuer sur le même ton jusqu’à 11h30, heure du déjeuner. Je suis resté 45 minutes pour manger un bon curry. Une pause bien méritée. Le redémarrage, un peu plus de mal. Je n’avais pas étiré les jambes pour la pause, et les muscles me le font savoir. Ils rentrent dans les rangs au bout d’une demi heure, mais non sans me rappeler de temps à autres que je n'ai pas bien fait.


Pour la suite, je ne sais pas comment le décrire, mais je vais le tenter. Je me demandais où prendre mon dîner ce soir. supermarché, superette ou udon ? Paf ! Un monsieur me croise, et me donne deux sandwich triangles et une boisson. Bon, le repas c’est réglé. Un peu après, alors qu’une des questions du matin était cet argent non changé, une dame me donne un billet ! Je ne savais pas comment les remercier à la hauteur de leur geste, mais j’ai tenté de le faire. Je me suis mis à penser que je devais faire attention avec ma voiture, que peut être il faudrait la changer, et un monsieur dans une belle toyota s’arrête pas loin de moi, sort de sa voiture avec ses clés et …non il ne me donne pas sa voiture, il me dit que je ne vais pas dans la bonne direction, que le pont est là bas. Peut être que si le vœu est trop grand, il prend plus de jours à se réaliser. La semaine dernière, avec toutes ses offrandes, je me disais que je devais moi aussi donner. Alors je partage les mandarines avec les gosses, des cookies avec des gens, des cafés parfois. C’est un équilibre à chercher.

Pour clore cette belle journée riche en échanges, je me suis rendu sans trop d’espoir vers un temple de Kukai normalement offert en tsuyado, mais voilà, les clés sont à la poste et c’est dimanche. Je ne trouve pas le temple, mais je n’ai pas envie de faire 6 km supplémentaires non plus alors j’insiste. Je croise une dame âgée sur le bord d’un chemin. Puis pleins de dames qui descendent un escalier. Je crois qu’elles ont compris ce que je cherchais et de nouveau, on convoque les chefs d’état major pour trouver le gars qui a la clé. Elles descendaient justement du Daishido (temple de Daishi) qu’elles venaient de désherber et de nettoyer. On trouve le monsieur, qui veut bien m’ouvrir plus tôt que d’habitude, et me voilà comme un roi dans un petit temple, paré pour la nuit ! La bonne étoile est toujours là, ne vous en faites pas pour moi ! Juste un truc étrange, c’est la boisson que m’a offerte le monsieur. C’est de l’eau aromatisée au … yaourt ! Oui oui, au yaourt. Pas de problème. C’est étrange, mais bon, je commence à me faire aux façons japonaises. L’équivalent red bull ici se vend en pharmacie et les vieux à vélo s’en envoient une fiole avant d’attaquer les montées, l’actimel n’a pas encore perdu en justice donc on en a au petit déjeuner pour renforcer les défenses naturelles et tout est excellent, fabriqué à la main avec les meilleurs produits. Même les mini-donughts à moins d’un euro les 300 grammes par exemple …

Faites de beaux rêves !

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