mardi 20 novembre 2018

jour 19 20 21, de l'ocean !

Jour 19 Retrouvailles


Le jour commence avec un petit déjeuner, accompagné cette fois ci, donc moins de pression, et un nouveau poisson frit … Précoupé ! Je n’avais qu’à manger le dessus, retirer le milieu et manger le dessous. Je vous ai déjà dit que les japonais étaient très très gentils ? Je voyais le serveur, derrière son comptoir, heureux comme tout d’avoir pu me donner un coup de main. Merci !

La pluie de la veille n’était pas encore tout à fait terminée. Je n’ai pas rencontré grand monde, à part quelques surfeurs winners, ascendant snowborders. Mais aussi des crabes qui me montraient leurs pinces à mon passage pour m’intimider, ou alors levaient ils les mains au ciel pour le remercier de la pluie. La marche était un peu pénible, pas grand chose à se mettre sous la dent, mais il me fallait trouver un distributeur pour retirer des sous. Je trouve une banque, rentre dans l’espace distributeur, règle la machine en anglais, rentre ma carte, ça passe pas, un truc clignote avec marqué passbook.



Je suppose que c’est le passeport mal traduit. J’avais tort. La machine me gobe le document et se met à bipper. Je rentre dans l’agence un peu paniqué. On appelle pour moi quequ’un, qui arrive dans 30 minutes. Le temps pour moi d’aller chercher une supérette et vous envoyer un article. Cette superette est un carrefour important. C’est le dernière avant de descendre au temple 38, qui se trouve sur la pointe sud de Shikoku. Et le 39 est plus rapide à atteindre si l’on fait demi tour au 38 pour remonter au nord. On croise donc beaucoup de henros, ceux qui ont un jour d’avance, voir 2, et ceux qui ont des plans différents et qui se rapprochent plus du Sud. On discute alors beaucoup ! J’ai même le plaisir d’échanger un anglais avec un henro de Tokushima, 2ẽme ville de l’île en taille, qui tente le tour pour la première fois. Il a l’air d’aller bien, mais il va morceller l’affaire quand même.
À mon retour, ce n’est pas un réparateur mais bien Roger san, le policier des mangas qui m’attend. Il vérifie que c’est bien moi sur la photo, et me demande mon prénom. François. Il ne sait pas où regarder, mais trouve Français, et me dit que c’est bien moi.


Une fois l’agent rentré dans sa voiture, je mime les menottes aux employés de la banque et souffle en m’essuyant le front. Ils rigolent tous, je les remercie pour leur aide dans cette aventure, et je me dirige vers Lodge Camellia.



Lodge Camellia, comment vous la décrire. Alors que j’approche du lieu, que je reconnais de loin, le propriétaire m’attend sur un banc. A peine je lui ai dit bonjour qu’il me tend des biscuits et me dit de rentrer. Quelqu’un qui vous donne de la nourriture avant même d’être sûr que c’est vous Furansua san ne peut être qu’un type bien. On me montre ma chambre, on me dit que le café est gratuit, et alors que le monsieur arrive avec mon petit déjeuner ossetai, il me regarde et me demande si je suis déjà venu. Il m’a reconnu !!! 2 ans après, avec une moyenne de 8 invités par semaine (j’ai fait le tri des carnets que l’on laisse aux invités pour qu’ils écrivent un petit mot), et il se souvient des visages. Il le dit à sa femme qui semble avoir un vague souvenir aussi. Il me réserve le prochaine arrêt (surprise), et me dit de revenir après sur ma remontée pour repasser la nuit chez eux.
Ils arrivent avec un petit plateau contenant leur curry légendaire, avec un clin d’oeil quand il me montre mon assiette bien remplie (il se souvenait que j’avais bien mangé la première fois) La gentillesse de ce couple, les prix tirés au plus bas, le repas. Tout vous fait sentir bien chez eux ! Passage obligé pour moi. heureux qui comme fanfou san, fait un bon voyage jusqu’à maintenant !


Jour 20 De l’océan plein les yeux


Je me suis réveillé un peu plus tôt que d’habitude ce matin. Parce que je me suis couché un peu plus tôt également. Et je me suis aperçu d’une chose. C’est que les japonais se lèvent super tôt ! À 5h, tout le monde s’affaire déjà. Vu que il y avait un peu trop de bruit pour que je finisse ma 10ème heure de sommeil, je me suis dis que j’allais moi aussi me lever. Il faut dire que les cafés gratuits sont des alliés de choix ! Une petite soupe de maïs offerte aussi, elle passe pas mal avec les croissants (industriels mais le geste est là).



Et puis bon, mon sac est fait, je m’ennuie, alors je démarre. Et je comprend tout de suite qu’il va falloir me dépecher. Je vois un soleil rouge se lever, mais là bas, sur la côte. Et je n’y suis pas encore sur la côte ! Un peu brutalement, j’active le mode powerwalk, ce qui ne plait pas aux muscles mais à l’avantage de réchauffer. Et puis, … je vous laisse juger.
Je suis resté un moment pour en profiter, et puis je me suis mis en route pour capter le monde qui s’éveille. Les arbres sont vraiment différents ici, tropicaux, des troncs tordus, torturés même, et un feuillage dense. J’arrive une heure après à une plage … Je vous laisse juger par vous même, une nouvelle fois.




2 km de sable fin, pas un chat, des vagues régulières, des rouleaux au loin. Et dire que les japonais préfèrent la route … Je sors le drône pour capturer cela d’en haut, mais la machine s’énerve et me dit que la batterie n’est pas au top … Et qui n’a pas rechargé ses batteries hier soir ??? Bon, j’avais prévu mes boulettes, donc j’avais une rechange, que je garderais pour le cap, car le vent souffle fort et risque d’user ma rechange très vite. Je reste un moment les pieds dans l’eau, à me réchauffer le dos. Puis je m’allonge pour bronzer un peu du corps. Non parce qu’en posant mon avant bras sur mon ventre, je peux faire une publicité contre le racisme à moi tout seul !





Je file ensuite plus au sud, et le soleil devient vite pesant. La marche est plutôt longue vers la fin, quand on est habitué au paysage (si si, on s’y habitue) mais ma récompense approche !
Le cap ashizuri. Une merveille de falaise qui plonge sur 50m dans un océan bleu azur. Je sors le drône une nouvelle fois, lutte contre le vent pour avoir un shoot potable dans le temps de batterie restant quand je m’aperçois d’une chose : mon engin à l’air d’intriguer une buse! Elle se rapproche beaucoup trop pour notre sécurité à tous, alors je décide de tout ranger avant de zigouiller un bel oiseau et mon air-filou (on doit donner un nom à son drone, le saviez vous ?)





Le temple 38 est lui aussi très beau, avec des roches colorées et un petit bassin à carpes. À peine terminé les calligraphies que j’enquête sur une possibilité de … manger ! (mais il fait que bouffer lui) Et oui, si mes performances de marches émerveillent les japonais, c’est une machine à entretenir ! Et pour ça, rien ne vaut les … UDON !





Un petit restaurant, qui n’attendait pas de touristes, en face du temple. Il devait pouvoir accueillir une bonne 50 de personnes, et devait disposer d’une salle à l’étage. Mais aujourd’hui, je suis tout seul, avec un couple de japonais qui me rejoindront ensuite. Je prend une version light, avec tempuras de légumes, et profite du fait que le serveur soit aussi cuisinier, plongeur caissier et gentil pour explorer un peu les peintures exposées ici et là. Peut être de futures inspirations pour un peintre en herbe que je connais bien. Il ira exposer à Shikoku avec son fils comme ça ! Après avoir terminé mon repas, j’ai ramené le plateau au comptoir avec le montant du repas, et j’ai oublié que ça ne se faisait pas au Japon. Donc le monsieur s’est incliné à 90 degrés en me remerciant. Je lui ai tout de suite indiqué que ce n’était rien, que c’était pour lui faire plaisir et que c’était pas pour lui montrer qu’il était lent. Je suppose qu’il l’a compris puisqu’il m’a fait un grand sourire, m’a souhaité une excellente journée et m’a offert des poissons frits séchés. (je ramenerais toujours mon plateau d’orénavant!)





Je suis retourné voir un endroit que j’aimais beaucoup, un portail en granit naturel, creusé par la mer, sacré au Japon par la religion Shinto. Une merveille naturelle qui se laisse contempler. Avec les pieds dans l’eau normalement mais le spa pour pied était fermé jusqu’à retour des touristes ! Parce que les touristes ils ont plus besoin de bain de pied que les henro … Non mais je vous jure. Je croise le petit jap, qui me dit qu’il a encore beaucoup de chemin mais qu’il m’avait écouté et qu’il avait fait un peu de tourisme lui aussi. Il me dit qu’il doit reprendre la route, avant de m’indiquer son hébergement, 12km plus loin … Bonne chance petit. J’ai pas voulu lui dire que le mien était, 300m plus loin ! Chambre d’hôte Hatto, une référence non pas du point de vue de la propreté de la chambre (tiens, j’ai un tapis gris sous la télé ?! Ah non, c’est de la poussière) mais du repas. Car oui, ce soir, c’est SASHIMI ! @!#$%!@# que c’est bon ! Je partage mon repas avec 4 messieurs, dont le henro de tokushima qui parle anglais, et il se fait traducteur. Pas longtemps parce qu’un monsieur, terrassé par la quantité de poisson cru, ou par le ceviche de thon cru, oignons, ail, cibelle, sauce citron/soja (oui, j’ai bien aimé ça aussi), un monsieur donc, s’allonge (c’est peut être pour ça qu’ils ne mettent pas de chaises) et … s’endort ! La conversation en prend un coup. Nous sommes sauvé par son téléphone qui le réveille, et le pousse dehors avec une conversation que j’aurais pu comprendre, tant ses HHHMM, HMMMM, étaient universels. Quoique ce soit qu’il n’avait pas envie de faire, il a du se lever pour y aller quand même. Et notre conversation a repris de plus belle ! C’est assez plaisant de faire tomber la barrière de la langue quelques fois. J’apprendrais plus tard que ce monsieur de 64 ans (j’aurais donné 50 à tout pêter, mais les japonais ne vieillissent pas comme nous) avait appris l’anglais à l’université ! Et dire que j’ai abandonné l’allemand il y a 5 ans et que je ne sais dire plus que entschuldigen sie mich bitte…





Je ne ferrais pas de rêve en allemand, mais je ferais de beau rêves tout de même après cette journée tourisme !

Jour 21, la remontée
On peut la faire en un post parce que remonter par le même chemin, c’est pas palpitant. J’ai changé l’itinéraire pour faire le foufou, mais j’aurais peut être pas dû, car le sentier dans la forêt est très endommagé. Je manque de tomber plusieurs fois, et de me tordre les chevilles sur les grosses pierres entre les branches. Je décide de prendre un peu plus long mais par la route, pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Je tombe sur un supermarché pour faire les courses, sur une supérette pour internet, mais je ne m’y attarde pas trop, car :
  1. Je repasse par la belle plage
  2. J’aurais internet ce soir dans une autre supérette !
Je me suis baigné et j’ai dormi une heure sur la plage, avec le chapeau de henro sur le nez EN GUISE, EN GUISE, EN GUiiIIIISE, de parasol. Pas dérangé par le monde, puisque j’ai compté en tout 5 surfeurs sur 2 km ! En partant j’ai rencontré un couple d’américains qui s’étaient fait un coin à eux sur la plage, avec porte bière, coussin en sable, …  parce qu’il n’y a jamais personne m’ont ils dit. Ils se sont évadés des feux californiens, et ils ont acheté une résidence secondaire dans ce petit coin de paradis. Si jamais quelqu’un lit celà et se dit : bonne idée, je suis partant ! Et je suis retourné chez camellia, chez qui j’ai traduit les instructions en français, espagnol et allemand pour les remercier avec le temps qui me restait ! Et bien sûr, la supérette qui avait un bon internet il y a deux jours n’a plus internet aujourd’hui… Donc pas de posts pendant encore un moment !
Après le repas du soir (ils se sont excusés de me refaire du curry, mais j’adore ça moi le curry !) je me suis adressé au propriétaire pour planifier ma journée suivante. Il m’a dit que l’hotel que je souhaitais était bien, mais qu’il y avait moins cher. Il a réservé pour moi un guest house qui à l’air sympa, il m’a souhaité bon courage parce qu’il y a un paquet de kilomètres, puis il m’a demandé d’attendre un peu. Il a dit quelque chose à sa femme, puis m’a demandé s’il faisait chaud dans ma chambre. Je lui dis que oui, et il me dit de passer devant. Je me rends dans ma chambre, il entre et s’installe, je fais de même, et je comprends qu’il veut parler ! C’est ainsi qu’il s’entraine à l’anglais, et qu’il enseigne des rudiments de japonais. Il a déjà visité Paris 4 fois, je lui ai dit de venir dans les alpes la prochaine fois (les parents devraient se préparer à faire chambre d’hôte pour japonais avec le nombre de personne que j’invite, mais si ça vous tente laissez moi un commentaire ^^). On a parlé art, noël qui au Japon se résume à boire des canons parce qu’ils pensent que notre Dieu unique est un peu prétentieux, je lui ai dit que dans l’idée on était pas loin. Il m’a demandé ce que j’attendais pour me marier et je lui ai répondu une japonaise, il m’a dit en rigolant que j’avais la taille qu’il fallait. Bien sûr entre temps sa femme sera venu nous apporter un petit gâteau et un café pour moi, et du thé pour eux.

J’ai terminé en disant que si je refaisais le tour, je passerais par chez eux. Limite je porterais un sticker I love lodge camellia jusqu’à la fin du tour !
Et désolé pour l'attente entre les articles, mais je suis en mode ascete, et je dors dehors, donc pas d'internet ! Mais tout est déjà écrit et photographié ! Je vous aime quand même. Et oubliez pas les commentaires !


2 commentaires:

  1. Hello,
    J’ai enfin rattraper mon retard!! Donc tu peux y aller je suis prêts ! Quel aventure magnifique tu vie la ! Je voyage avec toi pendant la lecture, je vois chaque arbre, jardin, hutte ou encore la nourriture! Très touché par le temple 28! On t’aime et on t’en Pleins de courage ! Continue les photos! Et une question où sont les filles? Des nouvelles ?

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  2. Cette partie est vraiment surprenante. Très différente. La vie qui repart...
    Je me souviens aussi de Camélia!

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