dimanche 11 novembre 2018

3 en un, qui dit mieux. Jour 10, 11 et 12 en vue !

Day 10

Avec un peu de chance, je rattrape le retard du blog par rapport à la vrai vie. Il faut dire que j’ai un peu de temps. J’ai oublié d’adapter le planning à mon kilométrage habituel … Mais oui mais je suis tout seul maintenant, il faut planifier en conséquence. Aller, je vous explique tout en un article !
Le matin, à Saba daishi, il faut se lever tôt. Peut être que mon grand père japonais aime bien, peut être que Bouddha l’exige, en tout cas, il faut être d’attaque à 5h30. Et je le suis, prêt, avec mon attirail de pèlerin. Je savais plus ou moins ce qui allait se passer, aussi ai-je pris la peine de me faire une petite gymnastique au lever.
Alors que je descend l’escalier, grand père pousse une gueulante pour que les japonais rappliquent. Ils s’excusent du fond de leur chambre (pourtant ils parlaient bien il y a 30 minutes, donc ils sont réveillés) Le prêtre me montre une statue de Kukai, à l’intérieur, et me montre mon bâton. Il aura passé la nuit près de lui même (puisque Kukai est le baton, et inversement) arrosé d’encens. On pourrait dire qu’ils ont amélioré mon équipement. (votre juzu (chapelet) et votre kongozue (bâton) sont maintenant niveau 2, ils sont maintenant sacrés ! parenthèse geek)
Nous prions un moment Kukai puis, les japonais nous ayant rejoint, on se dirige vers le temple principal. Le monsieur, serviteur du Shingon depuis plusieurs décennies, nous fait faire du zen. Un prêtre catholique qui récite le Coran vous choquerait ? Mais nous sommes au Japon, alors c’est normal. Un petit 20 minutes en tailleur, à expérimenter le zazen, le vide intérieur. Puis une petite gymnastique pour se remettre d’aplomb, puis quelques prières. C’est là où le monsieur à parlé de Kannon, puis du zen, puis de moi, dans un discours sur le sutra du coeur et son interprétation. Mais mon japonais ne me permet que de saisir de vagues bribes de sens, alors je vous laisserais aller voir avec le prêtre directement pour plus d’informations à ce sujet !
Nous nous sommes rendu au petit déjeuner, tout aussi excellent que le dîner, puis vînt le moment de partir… J’aurais aimé rester, peut être un jour de plus, mais mon japonais de survie ne m’aurait pas permis d’en apprendre plus. Je voulais tout savoir de la vie de ce monsieur, des gens autour, de Kannon, de Kukai, de sa vision du pèlerinage, … Mais voilà, mon explication, je l’obtiendrais en marchant, et en respectant les règles du pèlerin :
  • Vois les autres avec gentillesse
  • Souris aux autres quand tu les vois
  • Parle aux autres avec des mots gentils
  • Offre aux autres les services gratuits que tu peux offrir
  • Donne ton coeur aux autres
  • Donne ta place ou ton emplacement aux personnes qui en ont le plus besoin
  • Offre un abri à ceux qui en ont besoin
En sortant, je suis tombé sur le prêtre, qui mettait un peu d’ordre devant les temples. Je lui ai offert un Shakyõ, une calligraphie du sutra du coeur que j’avais réalisé en France. En remerciement, il m’a offert un petit bracelet que je porte maintenant au poignet. Il n’y a parfois pas besoin de se parler pour se comprendre je pense. C’est peut être même plus facile parfois.
Je rejoins les filles dans leur tsuyado. Elles prennent le petit déjeuner tranquillement. On a décidé qu’aujourd’hui, c’était tranquille, alors on est allé directement à la plage la plus proche. Ramassage de coquillage, trempette, bronzage, .... Vacances quoi. Il faut dire qu’il fait 25 degrés tous les jours, Novembre au Japon, c’est pas pareil qu’en France !

On se met en route pour Shishikui, une petite ville côtière, avec sa hutte officielle idéalement positionnée, pas loin de la plage, d’un onsen et d’une superette ! Que demande le peuple !
Bien qu’il n’y ait que 16 kilomètres, les jambes des filles souffrent, le tendon, la cheville, … Rien ne va plus. On a le temps, alors on s’autorise des pauses, mais il apparaît assez clairement que la suite s’annonce compliquée. Mais si il n’y avait qu’une chose pour faire avancer les français, c’est bien … la NOURRITURE !

Et il se trouve que sur le chemin, on trouve un petit restaurant de ramen. On ne comprend rien à la carte, alors on pointe du doigt chacun une chose. La chance est de notre côté ici aussi, puisque l’on se retrouve avec un bol de ramen, un bol de riz, une salade et des beignet de poulet + dumplings. On traîne encore un peu après ce festin, on prend un café, et on se remet en route, direction la plage

Malheureusement, la marée est montante, et les courants sont difficillement identifiables pour pas de baignade, mais bain de soleil quand même. Puis bain tout court !

On est allé dans le onsen, dont le bain principal devait bien faire 25m, avec séances de jets qui attendrissent le dos, bain special médical, sauna, bain froid, et bain aromatisé au cyprès. Une grosse heure passe, j’attends les filles sur des fauteuils en regardant le golf avec des vieux qui commentent chaque swing, et on se dirige vers la hutte. Splendide hutte, qu’éponince n’aura aucun mal à isoler avec un tarp, un repas simple mais efficace, et un dodo bien mérité. Je me suis réveillé à 20h30 (je me couche à 1h du matin en France, et 19 h30 au Japon, comme ça le décallage horaire est moins violent !) pour voir un pèlerin affronter la route 55 de nuit, avec sa petite lampe et sa clochette qui résonnait dans la nuit. Les filles dormaient. J’aurais la certitude que ce n’était pas une apparition fantomatique d’un pèlerin érrant, mais bien d’un jeune japonais qui coure après la montre pour boucler son pèlerinage avant la reprise de l’université.


Day 11



Il y a des choses qui vous sortent du lit plus vite que d’autres. Un lever de soleil dans un ciel sans nuage, sur une mer parfaitement calme en est une. J’ouvre un oeil, à 6h, pour voir le ciel changer de couleur, je me sors du lit sans trop de bruit, mais un peu quand même pour réveiller les filles, et je me rends sur la digue pour contempler, pendant 30 minutes, l’astre du jour, Amaterasu pour les japonais, se lever. Et quel spectacle !

Après un bon petit déj (merci épo pour les cafés le matin !), on se met en route. On passe par une petite forêt pour éviter un tunnel, on rejoint un petit port sympathique, et une station de bus. J’ai mis de l’eau dans mon vin, comme on dit, pour prendre le bus vers Muroto. Sans ça, je n’aurais jamais rattrapé les filles. Avec les petites journées tourisme que l’on fera, ça devrait m’équilibrer par rapport à la marche pure.

Le bus nous lâche avant le temple 24, l’occasion pour nous d’une petite marche dans la jungle japonaise. On croise une grotte sacré, où Kukai est rentré en méditation il y a fort longtemps, et je me risque à l’explorer un peu quand une chauve souris me rase pour s’échapper du piège que je lui tendais. Elles sont un poil plus grosse que celles de Saint Christophe la Grotte, je vous l’avouerais. Épo rentre à son tour, avec sa frontale, et observe un peu, puis sors en courant. Elle a vu un scolopendre énorme, ou tout une famille. Curieuse Morgane s’avance pour les trouver elle aussi, et prend peur à la taille des engins. Mais ils étaient déjà partis quand je suis arrivé à mon tour. Je ne peux donc pas vous faire de rapport détaillé, mais ils mesuraient entre 30 et 50 cm, et se soulevaient de plus de 3cm du sol en marchant d’après les informations de mes exploratrices.
Nous avons marché vers le temple 24 donc, avec ribambelle de papillons pour nous aider à grimper, comme les princesses de Disney, et sous cette belle chaleur, nous avons atteint le portail. Ce temple fait forte impression, avec sa couverture végétale dense, son rocher usé par plein de petits cailloux et sa pagode pastelle. C’est aussi la première fois que je déçois un calligraphe. Jusque là, la plupart me félicitaient pour mon deuxième tour, m’encourageaient à continuer, à grand renforts de sourires et de douces paroles. Lui, me voyant arriver, se dit qu’il va faire sa plus belle oeuvre, il prend une grande inspiration, trempe son pinceau exactement comme il le désirait, et … vois que j’ai déjà la calligraphie et qu’il n’y a plus que les tampons à apposer. Dans un soupire, il m’a rendu le livre, résigné…

On a mangé dans le temple, puis l’on s’est dirigé vers la plage, une fois de plus, pour admirer cette eau, et ses rochers si particuliers. Les filles n’ont pas résisté à l’envie de se baigner dans une petite crique, je suis resté à admirer le ressac et les tourbillons furieux des vagues entre les pierres.


On a ensuite vu un endroit très particulier, où, suite au mouvement des plaques, les strates d’ordinaires horizontales, sont verticales. Une nouvelle occasion de s’émerveiller devant la nature, puis un départ pour le Muroto Dolphin Center, où j’ai entendu dire qu’il y avait une hutte. Problème arrivé là bas, la hutte n’est pas commode du tout. Alors on se remet en marche pour le temple 25, entouré d’hotels. le temple en lui même était très beau, un peu haut, mais beau.




Le Business Hotel, d’ordinaire pas très cher, était à 4000 Y, trop cher pour les filles. Elles ont décidé de pousser leur chance et d’aller dans une hutte, 500m plus loin, je suis resté dans un Ryokan très sympathique, moins cher que l’hotel et plus traditionnel. Peut être trop, puisque ma lampe a explosée à la première utilisation. Mais je n’allais pas veiller tard de toutes façons !





Day 12

Je m’arrêterait à ce jour là, pour pas vous en donner trop. En fait, je n’en suis pas sûr, parce que je n’ai pas internet souvent. Mais bon, vous avez l’habitude ! Et si vous n’avez pas l’habitude, je vous prie de m’en excuser.

Je me suis levé assez tôt, mais je suis rappelé que je devais rejoindre les filles, alors j’ai trainé un peu. J’ai regardé la télé, avec un jeu assez intéressant, où les candidats travaillent ensemble, par équipe de 5, pour donner chacun leur tour des réponse à des questions comme : les pays d’Afrique, les écrivains célébres ou les mots finissant par tel Kanji. Entre ça et les émissions où les concurrents doivent manger une omelette aux nouilles de 4kg, j’ai fait mon choix.

Je me lance sur les routes, pour trouver les filles, dans une cabane, avec une table pleine de nourriture et d’affaires diverses. Je ne m’étais pas trompé dans l’horaire on dirait ! On traine encore le temps d’un café et on traine nos pieds jusqu’au temple 26. C’est un temple assez imposant, interdit aux hommes il y a encore pas si longtemps que ça. Je me surprend à attendre un chat, qui lors de ma première visite m’avait barré la route tel un sorcier impitoyable sur un pont. Ce coup ci, point de matou en vue, seulement cette petite descente douce jusqu’à la ville. On devait s’arreter dans des petites ruelles bien inspirantes sur le papier, pas tellement dans la vie. Alors quand le moral baisse … RESTAURANT! Encore une fois, on ne comprend rien aux kanjis, alors on se laisse aller à la chance. La dame arrive et pose tout sur la table, sans que l’on sache qui a quoi ! Épo prend une soupe et les bol de riz avec un oeuf cassé dessus et des boût de viande coupés en dés, Morgane les ramens, et je me retrouve avec rien ! Je demande à la dame, et elle explique que Épo n’a que la soupe, et que j’ai le bol de riz hyper protéiné ! La chance sourit aux barbichettes !

Les filles en avaient plein les pattes, et voulaient prendre un bus. Je décidais de marcher la fin du trajet, afin de ne pas trop perdre d’entraînement, parce qu’à force de prendre les bus, je risque de ne plus être dans le bain du tout ! Un avant goût de ce qui m’attend par la suite, je marche seul, en espérant que les rues me pardonnent. On se retrouve à Tano town, pour une petite maison pas trop éloignée du centre.
J’arrive à retrouver l’endroit de mémoire, et un mot nous indique que l’on peut rentrer, s’installer et prendre le téléphone fixe pour appeler la propriétaire. J’appelle donc, pour se rendre compte que la voix ne vient pas tant du téléphone que de dehors. Elle rentrait justement. Ce petit boût de femme m’avait épaté lors de mon premier séjour. Elle avait géré 7 personnes dans sa petite maison comme une chef, rassasié tout le monde, fait la lessive. Ce coup ci, elle n’aura que 4 invité, mais elle ne se laisse pas aller pour autant ! Le repas est excellent, avec aubergines sautées, petits légumes, salade et riz sauce curry/légumes. Les filles n’en revenaient pas d’une telle profusion. J’y étais habitué, presque malgré moi.


Elles n’ont pas eu beaucoup l’occasion de tester la cuisine nippone, dormant dehors presque tous les jours, se nourrissant de ramen à faire soi-même et de purées liofilisées variées. J’espère qu’elles se rattraperont à Kyoto. En tout cas, c’est mon premier 25 km+ depuis longtemps, alors je file me coucher !

A bientôt !
Et en bonus, je suis devenu un géant, pour preuve, me voici devant une camionnette japonaise !









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