samedi 22 octobre 2016

Jour 2 : temple 2, 3, 4, 5, 6 et bangai 1 Ça marche !


Premier vrai jour de henro, premier vrai test. Je voulais rattraper la journée d’hier en marchant un peu plus aujourd’hui. Je regrette que le petit déjeuner commence un peu tard (7 heures) mais je regrette plus rien quand on me pose tout ce qu’il faut sur la table :
  • Omelette, salade composée
  • poisson frit citron vert
  • soupe de coquillages
  • tempuras
  • riz avec légumes au vinaigre
Un vrai truc de combattant, paré pour la journée ! Pendant le repas, une dame que je suivais pour savoir comment me tenir à table, quoi et comment manger (j’ai pas touché la grosse crevette jusqu’à qu’elle mette les mains et que je la suive) la veille au soir, cette dame donc me fait des signes ! Elle me montre ses baguettes, puis me pointe du doigt, puis fait des ronds. En effet, je tenais les baguettes à l’envers, ce qui explique pourquoi ça n’arrête pas de glisser. Donc au cas où, le côté rond c’est pour les aliments et le côté plat, c’est pour vos doigts. Question de stabilité.
Temple 2, j ai vu des ohenros en mercedes, ce qui devait être plus pratique, peut être moins spirituel, sûrement moins écologique.
minet sacré

Temple 3, j ai croisé une blondinette (pas japonaise donc), première personne étrangère que je croise. On fait une bonne partie du chemin jusqu’au temple 4 ensemble, sans trop parler (On a plein de chose à se dire avec mes multiples personnalités pour l’instant).
On tombe sur des mamies qui nous offrent nos premiers osetai ! osetai, c’est cadeau. Les gens croient que Kobo Daishi marche avec toi (il est écrit sur le chapeau, sur le tee shirt et le bâton le représente, donc forcément…) Alors thé et gâteau pour la pause. On marche plutôt bien, ragaillardis par cette délicate attention.

Gaillards mais pas fou. Je garde toujours un œil attentif sur la route parce que les 2 trucs dangereux au Japon, hormis la prise de poids due aux repas succulents, c’est les serpents et les mille-pattes venimeux. Pas manqué, un serpent sur le chemin. Avec l’aide de Kobo Daishi (comprenez du bâton) je l’éloigne de la piste. Arrivé au temple 4, situé un peu en montagne (100 m de dénivelé) la blondinette décide de faire une pause. J’avais l’impression qu’elle marchait vite, mais je crois qu’elle voulait se tester, et ça n’a pas marché.
Quand Bouddha il met son écharpe, tu sais qu'il va faire froid
Je repars donc seul, pour le temple 5.  Je ne pense pas la revoir, puisqu’elle ne fait pas les temples supplémentaires, et elle ne fait pas les rituels (juste les calligraphies je pense) Donc elle ira vite, avec 300km de moins.

Temple 5, tranquille, comme tous les autres jusque là. J’ai fini mes rituels à 11h, donc je décide de demander aux dames des calligraphies si je peux aller au Bangai 1 sans être en retard pour mon hébergement. Elles me disent 3 heures pour monter, 2 heures pour descendre. Puis les dames s'emballent, et cherchent à trouver des moyens pour me faire aller plus vite (je vous passe les mimes de rond point, ou d’école qui pourtant auraient valu des points au time’s up). Je m arrange un petit casse croute pour la route dans un magasin et hop, en route.

Un kaki en osetai par une charmante dame. Le chemin est moins emprunté, et moins fléché, mais on s’y retrouve quand même. En fait, le problème, c’est les araignées. Il y en a de partout, mais attention, pas des petites. C’est pas des toiles qu’elles tissent mais des filets pour chasser les sangliers et les pèlerins de temps en temps. On s’étonne que les asiatiques soient forts en arts martiaux. Vous avez déjà essayé d’enlever une toile d’araignée de votre visage en vitesse, avant que la-dite bête ne remonte ? Ceinture noire.

En haut, pour te remercier d’être allé à pied la ou 1% des 1% des henros qui marchent vont, ils te mettent un escalier de malade.
Cadeau ! Mais quel bonheur arrivé en haut. Le temple est incroyable, les moines qui chantent, très loin de la ville et de ses voitures. Un havre de paix. Je croise des pèlerins fraichement débarqué d’un taxi, qui sont impressionnés par mes prouesses. Je suis monté en 2 heures, mais j’ai pris mon temps en haut, pour déguster un peu de cette paix. Dans le bureau des calligraphies, il me manquait le bouquin pour les bangais (c’est 20 temples qui ne sont pas officiellement sur le pèlerinage, mais dont l’histoire proche de Kukai (l’ancien nom de Kobo Daishi) les place (c’est l’histoire qui les place ? Ca aurait été plus facile en japonais, la conjugaison est simple) dans une autre catégorie, appelée bangai. Les pèlerins taxis ont tenu à me payer le livre (1500 Y de cadeau quand même, 15 euros) J’ai donc décidé d’aider un peu plus les bangai, en prenant une petite perle, pour qu’ils me fassent un joli collier de prière quand j’aurais fait les 20. Du coup, osetai de la dame du temple, un jus de cerise calibré à 250 000 000 de calories !
La redescente est plus rapide que la montée. fun fact, un agent est posté sur ce chemin de randonnée pour te faire faire un détour de ... 50m! Le taux de chômage doit être bas au Japon. 15h30, j’arrive au temple 6, et mauvaise surprise, 3 cars. J’ai le temps, alors je me pose et je les écoute chanter. C’est plus inspirant quand ils sont 50 à le faire que  quand je suis tout seul, bien que je rajoute toujours une pensée pour les proches, la paix dans le monde, que les minets aient les croquettes qu’ils veulent, ce qu’il me vient sur le moment. Il faut attendre parce que quand ils prient, les livres sont en train d’être calligraphié en 4ème vitesse. Si vous passez juste après vous risquez de vous retrouver avec un dessin pas bien inspiré. Mais le mien était parfait ! (j’ai eu que des beaux dessins jusque là).
Le pare-brise d'un agent de police

Je me suis installé dans mon logement, un shukubo, logement en temple donc, juste parfait. Imaginez une Chartreuse (le monastère, pas la liqueur) aménagée en hôtel. Le pied. Sur le modèle des temples, tout est partagé. Pour la douche, il y a des pommes de douche sur un côté, on prend un mini tabouret, et on lésine pas. Les jap’ n’aiment pas le sale, et ils y passent un moment. Puis vient le moment tant attendu, ONSEN !!! C’est un bain ultra chaud, dans une pièce très relaxante (la même que les douches), à savoir tout en bois, pierres noires lisses, petites statues de Kukai ou d’autres. Cet onsen est un peu spécial car la légende veut que ce soit Kobo Daishi en personne qui ait trouvé la source.  Après 30 km à pied, c’est une bénédiction. Plus de 40 degrés, si j’ai bien compris. Enfin, chaud quoi.
Le repas est végetarien, mais tout aussi copieux que les autres. On se pète la panse au Japon, je vous le dis moi. Au a droit à une prière du prêtre principal avant d’attaquer.
Le soir j’ai rejoins Otsutome, l’office religieux. Prières dans le temple principal, puis on va prier devant Bouddha, puis on va placer une petite bougie que l’on pose sur une barque, sur une rivière artificielle, au milieu des tortues et des cailloux, puis on prie encore Bouddha, puis on plante un arbre avec un vœu écrit dessus (la santé pour mes proches, surtout tonton) puis on brûle une petite planchette avec le nom d’une personne décédée écrit dessus (pépé) puis on fait le tour d’un grand Bouddha en chantant. Je crois que si j’ai l’occasion, je vais le faire plus souvent. C’est chargé en émotion, et on voit tout l’envers du temple devant lequel je vais prier 108 fois pendant mon séjour, le temple principal. Pour voir l’intérieur du temple de Kobo Daishi, je crois qu’il faut négocier en japonais et avoir été gentil toute l’année.
Demain le 21, c’est tranquille, mais le 22, c’est le premier henro-korogashi (la où le henro tombe). Entre 4 et 6 heures de montée pour atteindre le temple 12, 1300 m positifs. Ca va user les souliers. J’essaye de trouver un temple pour la nuit du 22, histoire de bien récupérer.
Fransowa, comme l’a écrit le prêtre. C’est pas passé loin, il a crée un truc qui existe pas en nippon, le fr, donc respect !
PS Merci à tous pour vous encouragements et vos gentils mots. Je vous rajoute une mention spéciale aux prochaine temples !

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