jeudi 1 décembre 2016

jour 41 et 42


Oui, j’ai tenu à faire deux jours d’un coup parce que pour tout dire, il ne s’est rien passé le jour 41. Mais vraiment pas grand chose. J’étais tout seul, et je n’ai rencontré personne. Les temples plutôt normaux, si ce n’est le temple 68 et 69 qui ont le même portail d’entrée tellement ils sont proches et la pagode de 5 étages du temple 70 en travaux, donc cachée sous le plastique.
La chose sympa dans ce genre de jour, où tout semble se dérouler au ralenti, c’est quand le dernier temple est bien. Il est bien, mais il compte 540 marches pour arriver au temple principal qui offre par conséquent une belle vue. Le temple de Daishi est dans une grotte, ce qui rend l’ensemble très intéressant. J’ai rejoint mon hôtel, encore une fois le dernier de la liste des possibles.
Le onsen était juste incroyable, avec des jets d’eau et des bassins pour chaque mal de dos, de pieds, de jambes. Autant vous dire que je suis resté un moment. Pendant que je faisais des réservations sur internet pour l’après pèlerinage, avec une aide logistique que je remercie et qui se reconnaîtra, j’ai entendu un accent anglais très français à l’accueil. Gagné, le couple d’Angers. Je n’aurais malheureusement pas toute leur aventure car ils avaient l’air bien crevés. Ils se sont plantés m’ont ils dit, mais bien plantés ! Je veux bien les croire, car ils devraient avoir au moins un jour d’avance sur moi maintenant, en vrai ils devraient en avoir 3, mais à force de détours, ils auront bientôt plus marché que moi. Peut être que je les retrouverais pour avoir un récit détaillé.
Le lendemain, je me suis dirigé de nouveau vers le temple 71 et ses marches qui n’en finissent plus car le chemin du bangai est en haut. Et il continue de monter le bougre ! J’avais un itinéraire différent, mais plus long et sur la route. Je voulais profiter d’un des derniers sentiers de montagne possible, alors j’ai pris le court et raide. Le sentier a été oublié pendant pas mal de temps. Les marches sont arrachées ou usées, la pluie a creusé des tranchées dans le sentier ...
Heureusement qu’il fait beau, sinon descendre cette affaire doit être un enfer. Je trouve le bangai 18, qui est très grand et très sympa (en particulier l’élevage de lapin, que je ne comprend pas bien, car les jap’ ne mangent pas le lapin) mais que j’apprécie bien évidemment. En regardant l’heure, sur le chemin du temple 72, je trouve que j’ai bien traîné. 2,5 km en 2 heures, c’est pas bien dans mes stats… Et pour cause, j’ai planifié la veille au soir, j’aurais du le faire le matin après m’être reposé. J’ai simplement oublié de compter des km sur la route du bangai, à l’aller et au retour. ce qui est assez bête puisque j’avais un grand jour sans cette bévue… Avec, ça me fait un jour de malade. Mais il fait beau, alors j’avance. Je devrais y arriver.

Le temple 72 et 73 sont à moins d’un km de distance, ça se fait vite. Même si je suis à la bourre sur le planning, je m’autorise une pause repas après le temple 74. Il y a un udon marqué sur la carte, pas loin du chemin. Je trouve la rue, et regarde les étendards, pas grand chose. Je trouve un bonhomme en train de manger son bol de udon sur un banc. Derrière lui, une petite cabane, pas manqué, le restaurant. Ambiance retour en Équateur. Ça faisait vraiment pays en voie de développement. C’était noir de monde, une petite télé parlait de news, des bancs de partout, des tables aux nappes en plastique, et trois dames dans un coin. On me montre comment faire étape par étape. On choisit son bol, son type de pâtes, sa quantité (on ne peut pas faire déborder du bol, j’ai essayé, ils ne sont pas d’accord) on fait chauffer les pâtes, on met le bouillon, et on choisit ce que l’on veut mettre dedans. J’ai pris oeuf frit, courge frite et crabe frit. Je vous raconte pas l’ambiance, puisque les japonais mangent les nouilles en les aspirant dans un délicieux bruit de succion. La, ils sont une vingtaine dans ce petit boui boui à tenter d’être le plus bruyant possible. Au moment de payer, non seulement on refuse, mais en plus les dames insistent pour que je prenne des bonbons ! Et ça, vous me connaissez maintenant, ça va me donner du jus pour la journée.
Le temple 75 est entièrement dédié à Kobo Daishi, puisque c’est son lieu de naissance. Le temple est très beau, mais… Il y a beaucoup de monde, et ça ne me plait pas forcément. Mais le pire, c’est qu’il y a des trucs à vendre de tous les côtés. Des prix dans tous les sens, des babioles, des porte bonheur, des activités… Les marchands du temple n’ont pas subi la colère de Jésus au Japon. Moi, je trouve ça un peu dommage, donc je m’échappe vers le bangai 17.
Oui je sais, je ne fais pas dans l’ordre mais c’est pas possible de faire les 88 normaux et les 20 supplémentaires dans l’ordre, il faut faire un choix. Je marche, je marche, on me donne une tablette de chocolat aux amandes, je marche plus vite, le ciel se couvre, je cours presque. Je trouve enfin le temple, pas loin d’une retenue d’eau que Kukai a créée pour faire face aux sécheresses, et je fais demi tour pour rentrer au Ryokan. Un Ryokan pas cher, c’est deux possibilités : un pas top, ou un gentil. Je prie pour que ce soit un gentil, car j’ai dix heures de marche au total et pas loin de 40 km au compteur. EEEEeeeettttt C’est un gentil ! Le ryokan est super, l’ambiance vraiment old school avec le chemin en petites pierres pour accéder aux chambres, la déco style zen, le bain en bois avec de l’eau à la menthe pour la récupération. Excellent. On souhaiterait en voir plus des comme ça !

Bon, là, je vais me coucher direct. Je crois que 12 heures ne seront pas suffisantes !



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